Multitude de hauts bâtiments aux murs épais et aux fenêtres rares, les Banques Rouges de Faenza sont reconnaissables par leur architecture bien plus austère que le reste de la ville, et plus particulièrement du faste quartier d’Ascanio, où elles sont situées. Fondées pour la plupart aux alentours de 1083, ces institutions privées ont la particularité de ne pas abriter de l’or, mais du safran, denrée précieuse se vendant à très bon prix, afin d’éviter les vols dans les greniers. Ainsi, il existe plusieurs établissements dans la ville qui agissent en tant que coffres-forts de cette épice.
La Banque de Farhas est la plus grosse institution financière du continent, située en plein cœur du siège du Completionem. N’étant pas gérée par la foi mais par la famille banquière De Vérunne, cette institution fut fondée en 896 et prospère encore de nos jours. Agissant en tant que simple établissement de changeurs de monnaie à ses débuts et s’occupant de la prolifération des devises, l’essor de la Banque de Fahras se produit lors de l’introduction des comptes à vue. En effet, avant la création d’une telle innovation, les grandes puissances se devaient de garder toute leur fortune localement et à moindre sécurité. À l’ouverture de ce nouveau principe permettant d’emmagasiner des fonds conséquents et de changer sa monnaie pour les affaires internationales au même endroit, la banque fut surchargée par les demandes.
L’établissement, formant une immense rotonde, possède plusieurs couches de murs épais de pierre sombre, dont les fenêtres ombragées sont toutes protégées de résistantes grilles de fer, et gardés en toutes circonstances, incarnant une véritable forteresse. Sa coupole, exploit architectural, s’élève haut et la pointe qui l’orne rivalise de quelques mètres seulement avec la Cathédrale St-Prosper. Il est réellement impossible d’accéder à la banque sans autorisation, la milice privée qui la défend étant formée de redoutables combattants.
À l’intérieur, l’on retrouve des centaines de coffres immenses et impénétrables renfermant des quantités faramineuses de richesses. Bien que de nombreuses familles fortunées possèdent un coffre au sein de la Banque de Fahras, on y retrouve surtout une partie des trésors de chaque nation, enfermés dans plusieurs couches de défense et accessible seulement sur présentation d’une lettre manuscrite et scellée par les bureaux des trésoriers concernés. On estime que la banque de Fahras compte plus du tiers de tout l’or du continent, sans compter les pierres précieuses et autres reliques inestimables qui sont parfois gardées en son sein. L’institution est d’une rigueur inégalable avec ses employés, n’ouvrant ses portes qu’aux esprits les plus affinés et aux provenances les plus prestigieuses. La formation pour espérer travailler au sein de cette institution, ce qui offre une vie extrêmement confortable, est très longue. En effet, la plupart des employés de la banque n’ont pas l'autorisation de rentrer dans l’établissement après 7 ans d’apprentissage.
Si les banques impériales demeurent les plus puissantes institutions financières étrangères, c’est avant tout de par leur importance au sein de quelconques conflits ; celles-ci assurant les prêts de sommes considérables alors nécessitées durant l’effort de guerre.
Véritables places fortes, les banques impériales se voient fièrement trôner au cœur de la cité de Kartallozi et Louvain-Mussey, n’étant pour autant détenues par les Terres Sacrées. Supportées par de colossaux renforcements et colonnes de pierraille, les banques impériales se caractérisent notamment de par leur architecture à part entière ; majoritairement composée de pierres des sables alors sculptés et minutieusement gravées de divers motifs étrangers. L’on raconterait que celles-ci possèdent alors les caves souterraines les plus immenses du continent, s’étendant alors par-delà ses murs tandis qu’elles tendraient à s’immerger davantage encore sous terre. Fondées par de riches familles hennequines aux alentours des années 600, l’on ne retrouveraient en leur sein que de simples intermédiaires servant alors les intérêts de celles-ci. Veillant tout d’abord à la discrétion et efficacité des transactions, l’on missionnerait de loyaux émissaires afin de mener à bien les divers prêts. Les détenteurs de prêts seraient alors habilement tenus aux remboursements desdites dettes, sous peine que le belligérant déclaré soit à son tour financé par les fortunes des banques impériales afin d’écraser les potentiels insolvables. Un conseil alors formé de quatre négociants avisés se tiendrait lors des entrevues précédant une requête de prêt. Si l’institution se veut tout au plus fermée, l’on ne connaît point encore quelconque moyen ou formation permettant l’accession à ces banques-ci. Aujourd'hui, les banques impériales de Hennequince seraient détenues en majeure partie par la maisonnée Vaugeois-Genest d'Hortenuc-Devillon.