Marquées par leurs différences culturelles et leurs desseins plus ou moins similaires, les diverses nations s’étant établies sur le continent au fil des siècles ont su entretenir des relations diplomatiques plus ou moins tendues. Tandis que la Principauté de Gaçaferi, véritable nation marchande, a toujours demeuré plutôt passive dans les conflits, les immenses royaumes alentours n’ont eu cesse de se quereller sur fond d'ambitions respectives. Le Royaume de Monteleone, première nation jouissant d’un tel titre, s’est développée en tant que titan du continent autant grâce à son territoire expansif que par ses dynasties les unes plus amphigouriques que les autres. Pendant ce temps, alors qu’un royaume plus jeune et à la folie conquérante apparaît non loin de ses frontières (le Royaume de Södertälje), une certaine méfiance commence à grandir dans le coeur des souverains montelans. Peu habitués à être défiés, autant par l’Ouest où les différents camps basanés canotaient pour s’unir sous une même couronne que par le Nord où les îles peuplées de sauvages ne songeraient même pas à défier la couronne, les reines Da Santo d’Avarelli, réputées pour leur esprit ombrageux, tentèrent d’intimider les rois étrangers Hägervjensterr.
Les forces södertälloises vinrent porter feu et dévastation à même les petits villages longeant le Fleuve de la Frontière, là où le fameux Comté de Rosenza s’établit quelques siècles plus tard - seules réponses leur étant offertes. Les Montelans constatèrent ainsi que leur force n’était plus incontestée et commencèrent à édifier des cités fortifiées le long de leurs frontières telles que Finocchiaro au Nord-Est et Rosenza au Sud-Est.
Au fil des siècles, les relations montelannes et södertälloises s’apaisèrent tandis que la nation orientale gagnait du terrain au fil de leurs conquêtes des îles qu’ils baptisèrent Liljeströmm. Entretenant des liaisons commerciales, les deux nations conservèrent cependant un certain ressentiment en raison des conflits nés durant leurs respectifs établissements. Plus les dynasties passèrent, plus les souvenirs de ces accrocs s’estompèrent pour ne laisser place qu’à un mépris mutuel dont la raison semblait obscure. Le Royaume de Monteleone, au cœur du XVIe siècle, prit finalement la décision de faire un pas vers son concurrent, afin de couper court à leurs différends.
C’est après d’interminables échanges de missives dans lesquelles reposaient d’irraisonnables conditions de chacun des partis que le roi Bartolomeo I de Monteleone invita le roi Maximilian IV à Chiuggia afin de débattre des conditions d’une potentielle alliance. Le souverain södertällois, appréciant l’idée de démontrer aux Montelans sa puissance, se déplaça vers la capitale accompagné d’une flotte d’une soixantaine de navires de guerre. Une mésaise pesait dans la cité tandis que bon nombre de soldats s’étaient postés à travers la ville durant la visite de leur souverain. Pendant une dizaine de jours, l’accès au Fort Immaculé fut proscrit aux courtisans tandis que les deux rois débattaient des termes d’une union. Il fut finalement décidé au cours de l’an 1496 que les deux royaumes frontaliers uniraient leur deux territoires au travers d’une sage union liant ainsi la princesse montelanne, Annabella Natalia Di Maschiarelli au prince södertällois Jafet Adelsköld lorsque cette première atteindrait ses dix-huit printemps. Lorsqu’une telle nouvelle fut annoncée et répandue dans le territoire, bon nombre étaient ceux qui demeuraient réticent à savoir l’héritière de leur fier royaume épouser le prince de celui qu’ils considéraient comme une menace.
Une multitude de nobles montelans vinrent également faire escale à la capitale afin de dissuader leur souverain de poursuivre une telle décision lors de quelques doléances privées. Il fut alors soumis au roi Bartolomeo la possibilité d’une alliance avec la Principauté de Gaçaferi, nation en plein essor et entretenant un commerce florissant avec toutes les nations continentales en raison de leurs denrées rares et précieuses. Bien que de telles propositions furent énoncées discrètement, nulle nation n’étaient assez idiotes pour ne point placer d’espions aux cours étrangères. C’est ainsi que les échos de ces paroles vinrent être entendus par la monarchie södertälloise, ravivant alors le ressentiment qui semblait s’être apaisé lors de ces dernières décennies.
Ce n’est qu’au terme de moult discrets échanges que la maisonnée princière Ibbi-Shahan se rendit au cœur des vastes palais royaux ainsi lourdement soutenus de par une large flotte de navires marchands employés à l’importation d’immenses quantités de délicates denrées précieuses. Escorté d’imposants pelotons de soldats, le fastueux carrosse aux ornements d’or et de joyaux vint fendre les étroites allées pavées de la prestigieuse capitale. Ce n’est qu’une fois le haut Fort-Immaculé regagné que l’on aperçut enfin le Prince Salih Ibbi-Shahan ainsi rejoint par son héritier légitime, le Premier Prince du Sang Misagenes Ibbi-Shahan et un élégant cortège de personnalités notoires. L’on mobilisa hâtivement les armées royales à la défense de l’allée de Icônes jusqu’aux quartiers du palais tandis que de formelles négociations se prolongèrent une semaine durant.
Si la principauté de Gaçaferi se veut demeurer telle que prospère nation jouissant de relations commerciales privilégiées au travers le continent entier de par une forte implication en l’exportation de denrées dispendieuses ; celle-ci parvenu aisément à renverser les accords autrefois conclus quant à l’union de la princesse montelanne autrefois promise au prince södertällois conclue en l’an 1496.
L’on fît doubler sans plus tarder les effectifs de l’armée montelanne stationnée au sein de la capitale tandis que l’on escorta la maisonnée Princière jusqu’aux navires ainsi réquisitionnés et proscrit au peuple jusqu’à l’appareillage du navire reconduisant les précieux jusqu’au territoire de l’Ouest. L’on annonça sans attendre l’union prochaine liant la princesse montelanne au Prince du Sang Misagenes Ibbi-Shahan, marquant ainsi la rupture de l’alliance Sodertalo-Montelanne
Si telle nouvelle ne pu demeurer éternellement étouffée, le Royaume de Södertälje ne recula assurément pas dans la prise de position au coeur du conflit naissant. C’est ici le début de la Basse-Guerre dès l’an 1514.
Dorénavant impliqué en l’élaboration des premiers assauts vers les terres montelannes, le Royaume de Södertälje s’attela activement à l’expansion de sa flotte au travers de la vaste base navale de Mornür tandis que les nombreux ports commerciaux bordant les îles Liljenstromm se virent réquisitionnés afin d’en densifier les forces navales.
Orchestrant d’ores-et-déjà la future invasion des comtés frontaliers, Rosenza puis Auléria, le roi Maximilian IV Adelskold parvint aisément à susciter l'intérêt de la richissime maisonnée montelanne De Vitis D’Abbruzzese.
C’est avant tout de par le biais d’une étroite correspondance avec la noble maisonnée De Vitis D’Abbruzzese que de discrets arrangements furent conclus en l’an 1517, celle-ci assurant dès lors un solide soutien financier et matériel au Royaume de Södertälje. Si la noble maisonnée montelanne brisa son voeu d’allégeance au Roi Bartolomeo Di Maschiarelli, celle-ci manda la gestion du Comté d’Auléria si victoire devait s’en suivre.
Ce n’est qu’en fin de l’an 1518 que le comté d’Auléria fut envahi par les troupes södertälloises soutenues par les armées rosentaises. Reclue en le castel d’Auléria, la maisonnée D’Ascoli autrefois suzeraine des terres aulériennes causa la mort de bon nombre de ses partisans ainsi délaissés à la fureur des affronts. La cité aulérienne étant peu dense et peu défendue, le siège ne dura que cinq jours. À son terme, la maisonnée D’Ascoli prit la fuite vers Chiuggia, retrouvant ainsi leurs plus proches alliés, la maison Di Maschiarelli. La maison D’Ascoli abdiqua sans tarder, renonçant ainsi à la souveraineté aulérienne en Messidor de l’an 1518.
Talonnant la victoire södertälloise lors de l’assaut de la petite cité d’Auléria, l’accommodement entre le comte de Rosenza et le roi Maximilian fut respecté. Le comté situé à l’extrême Sud du territoire montelan, maintenant sous la bannière du Royaume de Södertälje, fut ainsi placé sous l’égide de la maison de Vitis d’Abbruzzese en 1518. C’est de ce fait que l’aînée du comte Leonardo de Vitis d’Abbruzzese, la jeune héritière Amarosa De Vitis d'Abbruzzese, assuma alors le trône aulérien. Tandis qu’elle s’affairait à installer un certain essor à son nouveau comté en maintenant les politiques de son père, la jouvencelle s’établit comme une figure d’importance au sein de la Basse-Guerre, déployant bon nombre de ses relations afin d’apporter soutien à la nation orientale.
Cependant, le semblant de constance fut de courte durée lorsque quelques mois après son arrivée dans la cité aulérienne, elle fut informée de la mort de son patriarche. Ayant renoncé à sa première place dans la ligne de succession afin de se concentrer pleinement en l'avènement de la cité d’Auléria, elle laissa le trône rosentais à sa jeune sœur, Emma-Grazia de Vitis d’Abbruzzese, assumant alors la seconde place dans la ligne de succession, à l’hypothèse unique que celle-ci ne produise pas d’héritiers. Il fut alors décidé entre l’aînée et les généraux södertällois que les positions armées devaient être renforcées le long des frontières septentrionales du comté qui se retrouvait alors vulnérable.
Ainsi, les localités rurales du Nord de Rosenza furent surprises d’apercevoir des bandes de soldats gagner leurs terres et raser bon nombre de champs pour ériger de multiples garnisons défensives le long de la forêt et des plaines reliant le comté de Rosenza à celui du Val.
Ce n’est qu’une année plus tard, en l’an 1519, qu’une nouvelle tragédie vint frapper la Maison de Vitis d’Abbruzzese avec la mort de la nouvelle comtesse Emma-Grazia. Il convint alors qu’Amarosa quitte le comté d’Auléria en y laissant un élu de confiance afin de se rendre à Rosenza pour y investir le trône familial. Elle devint alors la première comtesse montelanne à assumer deux trônes à la fois sous l’égide södertälloise, chose qui fut normalement proscrite par la royauté montelanne afin de réduire l’influence des différents seigneurs.
Suite à l’avénèment d’Amarosa de Vitis d’Abbruzzese en tant que nouvelle comtesse de Rosenza, il convint alors de la femme qu’elle signifie sa puissance et son parti pris au sein de la Basse-Guerre en lançant une offensive rapide à l’égard des forces ennemies. Sous demande du roi södertällois, nombreux furent les généraux des armées de l’Est à investir la capitale rosentaise afin d’épauler la suzeraine dans ses déploiements militaires. La ville d’Andrioli, cité historique de Monteleone et ancienne capitale du royaume, fut choisie comme cible afin de faire passer un message d’avertissement à la monarchie montelanne. La cité, située à seulement quelques lieues à l’Ouest de Rosenza, au pied des Monts du Midi, était une proie de choix en raison du symbolisme d’une telle prise et de sa proximité. De plus, une telle position permettait ainsi de surveiller l’Ouest des frontières du comté de Rosenza en cas d’escarmouches provenant des forêts qui bordent le petit village de Vascona. C’est ainsi que quelques mois après la prise de pouvoir de la comtesse de Rosenza un imposant ost vint se réunir aux portes d’Andrioli, entamant un siège qui ne dura que trois jours. L’on compta alors environ 1500 hommes au total, comprenant environ 800 hommes d’infanterie, 200 archers, 300 cavaliers légers et 200 cavaliers lourds, sans compter la dizaine de catapultes. Beaucoup sont ceux qui fuirent la ville avant même que les armées de l’Est n’arrivent à destination, ainsi, l’on ne déplora pas de morts de notables.
En réponse à un tel assaut, il convenait alors pour le roi montelan et ses vassaux de renforcer leurs positions aux frontières du comté ennemi. Le peuple valois assista alors à moult migrations des soldats postés à Brenno jusqu’aux garnisons fraîchement bâties. Au large, un certain nombre de navires éclaireurs furent également déployés vers le Sud-Ouest afin de jauger d’une potentielle réplique offensive.
La politique militaire menée par Bartolomeo Di Maschiarelli était on ne peut plus simple: conserver la frontière valoise et maintenir la sûreté des eaux de la Saranna.
En perdant Andrioli, la victoire södertalloise sonna comme un échec retentissant à la cour du Roi et son implication modérée dans la guerre lui valut de nombreux troubles. En effet, certains le jugèrent incapable de protéger et de fournir une égide à ses peuples.
Les flux de migrants vers la Capitale et les cités alentours causèrent par ailleurs un tollé de mécontentement. Non content d’accueillir en si grands nombres ces réfugiés, pourtant sous la coupe du même Roi, on fit pression sur ce dernier pour reprendre les terres perdues.
Forte de son alliance avec les richissimes terres gasques, la Capitale de Chiuggia put financer une large flotte de navires et de vaisseaux appareillés pour la guerre. Les quais aux flottes triplèrent de volume et bientôt le port entier servirait au mouillage d’une marine décuplée.
Les gradés montelans appelèrent alors à l’ost, formant sur le tas des combattants, matelots et des navigateurs à déplacer le front sur les mers tandis qu’une large congrégation de valois rejoignait les rangs montelans.
Ils échafaudèrent une manœuvre maritime vers le Sud jusqu’aux eaux de la Kjienströmm dans l’espoir de surprendre la flotte södertalloise.
Le Roi Bartolomeo Di Maschiarelli commit deux erreurs supplémentaires. En effet, l’avant-garde découvrit très tôt que la flotte södertalloise demeurait plus conséquente qu’escompté et que cette dernière accordait sa protection aux terres nouvellement acquises à la pointe aulérienne. De surcroît, le recrutement précoce joua en la défaveur des troupes mobilisées, les matelots demeuraient pour la majorité inexpérimentés tandis que la marine södertalloise était d’ores et déjà de qualité, leurs soldats étant marins de métier.
Ce qui ne sonna pas comme un échec cuisant amena néanmoins d’importantes pertes. Quand bien même les Södertallois perdirent également nombre d’hommes, cette nouvelle stratégie militaire mit en lumière l’inaptitude du Roi montelan à mener à terme cette guerre ainsi entamée.
La flotte montelane mise à mal fit demi-tour vers les quais aux flottes tandis que de nouvelles manoeuvres se préparent.
Les nouvelles de l’état du roi de Monteleone se propagèrent telle une traînée de poudre aux travers des lignes rosentaises avant de gagner les hautes instances du duché de Rosenza qui ne tarda ainsi guère à saisir cette opportunité d’asséner un franc coup au comté voisin.
C’est ainsi que l’on posta discrètement un modeste peloton de soldats rosentais au travers des bois bordant les frontières valoises, guettant ici la venue de la mécène Orsolina Manuela D’Ascoli plus communément nommée « La Chouette du Val », véritable symbole de l’union liant le comté du Val au Royaume de Monteleone.
Celle-ci se rendit sans plus attendre en le fastueux palais que l’on lui avait accordé demeurant au sein des vastes bosquets valois tandis que le modeste détachement rosentais assaillit sa diligence, assassinant la vieillarde et son escorte avant de délaisser sa dépouille au pied de son extravagante demeure.
L’on ne perdit pas de temps quant à l’annonce du macabre meurtre, la maisonnée De Vitis D’Abbruzzese ne revendiquant qu’officieusement cet affront.
Le roi montelan, Bartolomeo Ier Di Maschiarelli, s’éteignit en Thermidor de l’an 1519 emporté par un âge certainement trop avancé.
C’est ainsi que l’avènement de son Altesse Annabella Natalia Di Maschiarelli, fille aînée de feu le roi montelan, fût célébré au cœur du grand palais royal de Chiuggia.
Liée par l’union du mariage au Premier Prince du sang Misagenes Ibbi-Shahan, il fût convenu que la Principauté de Gaçaferi se devait de porter dorénavant un soutien armé au Royaume de Monteleone lui étant ainsi allié, les frontières de celui-ci se voulant d’ores-et-déjà fragilisées sous les assauts Södertällois.
Tandis que la flotte södertälloise semblait s’être stabilisée aux abords des côtes Ouest du Royaume montelan, l’on fît avancer les troupes valoises prennant place au sein de l’imprenable fort de Brenno vers les frontières rosentaises.
Couverte par les abondants bosquets valois scindant le comté du Val du Duché de Rosenza, l’armée valoise érigea une vaste garnison afin de se prémunir du zèle rosentais menaçant l’intégrité montelanne. Les positions montelannes se devaient d’être maintenues tandis que la nouvellement couronnée Reine Montelanne conduisait une conséquente partie des soldats gasques aux abords de la grande capitale afin d’élaborer de nouvelles stratégies visant à porter un important coup à l’armée södertälloise.
C’est au cours du mois de Brumaire de l’an 1519 qu’une assemblée diplomatique se tint au cœur de la Cathédrale St-Prosper. La juvénile souveraine des terres montelannes se rendit à la capitale farhésienne depuis les terres de son consort, forte d’espoir et de conseils de ses proches consultants. Il fut convenu que l’entrevue se tienne aux premiers rayons du soleil mais ce n’est qu’en fin de matinée que les cloches du port retentirent.
Sémillants, les hommes du Praecidi se massèrent sur les quais tandis qu’au loin, une quarantaine de navires escortaient un vaisseau duquel jaillissaient les couleurs de la maison de Vitis d’Abbruzzese.
Incontestable témoignage de l’impériosité de la duchesse, les navires grondants demeurèrent massés au large des côtes farhésiennes tandis que la suzeraine rejoignit les côtes. À la surprise du peuple de la capitale de la Foi, ce n’est point un monstre qui s’exfiltra de l’embarcadère mais une femme abondamment parée de blanc, accompagnée d’une dizaine de gardes vêtus de cramoisi ainsi que de deux nourrissons au bras, enveloppés dans d’épaisses langes de soie brocardée.
À peine le du haut-quartier de Farhas atteint, la femme quitta le carrosse qui l’y mena pour monter les marches à pied. Offrant aux bonnes gens de la cité quelques modestes sourires, elle gagna bientôt les splendides portes du siège religieux.
Les pourparlers ne durèrent que deux journées. À la sortie de ces quelques négociations, les deux partis n’en étaient que plus vindicatifs. La reine montelanne s’offusquait d’une telle sédition de la part d’une maison ancestrale tandis que son ennemie ne pouvait se satisfaire d’une quelconque trêve ou d’un accord. La guerre était déjà bien trop installée pour faire un pas vers l’arrière et tous savaient que la soif de conquête des dynasties södertälloises empêchait un quelconque accord. Les deux femmes, accablées de perfidie, s’entendirent cependant sur le fait que les assauts se montreraient dès lors bien plus significatifs. Le Dominus Patrem, quant à lui, ne prit aucunement part à ces négoces et délaissa ces quelques sales affaires à son Conclave qui ne fut que conforté dans l’attitude détachée des terres farhésiennes.
Sitôt les forces militaires gasques ainsi amalgamées à l’imposante cavalerie valoise, la reine son Altesse Annabella Natalia Di Maschiarelli ordonna la mise en marche de 1200 soldats vers le port militaire de Mantori afin d’y faire mettre les voiles trois navires de guerre.
L’affront rosentais ainsi tenu lors des pourparlers de Brumaire durant lesquels son Altesse Ducale : Amarosa Adélaide De Vitis D’Abbruzzese refusa de prêter allégeance à la Reine Montelanne ne tarda guère à être sanctionné.
C’est en Nivôse de l’an 1519 que les navires prirent la route pour les îles Liljeströmn au Nord du Royaume de Monteleone afin d’y assiéger la riche cité portuaire d’Akersfjord.
C’est alors en représailles que la maigre cité fut écrasée, ses habitants se voyant massacrée sans quelconque distinction. La prise de la cité fut achevée en une journée tandis que l’on convenu d’y faire stationner une trentaine de soldats se devant de conserver la cité.
Sitôt la cité abattue, l’on quitta ces terres désolées afin de faire route vers le comté de Faenza. Les positions södertälloises ainsi fragilisées tandis que les armées se voulaient progressivement éreintées ; l’on imposa au comté de Faenza de prendre parti en un camp sous peine d’y être à son tour rudoyé.
De brefs pourparlers furent entrepris au cœur de la grande capitale de Faenza tandis que les troupes stationnées sur les côtes du comté prennaient patience afin de pouvoir traverser le comté se ralliant bientôt à la cause montelanne afin que celles-ci puissent rejoindre le val sous les plus brefs délais.
C’est ainsi sans grandes difficultés que le comte Edilberto Orazio Camparinelli se rangea aux côtés du Royaume Montelan au début de l’an 1520 afin de prêter main forte aux affrontements se profilant à l’horizon.
Si l’armée montelanne voulait privilégier l’enrichissement de ses rangs ainsi qu’une rapide remontée vers les terres du Sud, en traversant le comté nouvellement allié afin de s’épargner les contraintes de l’Océan insulaire ; c’était ici sans compter la vive offensive ennemie s’apprêtant à fondre sur le principal fort militaire montelan.
L’on assista alors à la ruée de moins de 2000 hommes composés de moult archers rosentais et une lourde infanterie södertälloise supplées par un détachement de brigands rouges vers le fort de Brenno amputé d’un tiers de ses effectifs militaires, ceux-ci étant mobilisés aux côtés de la cité de Faenza.
Le siège du fort se prolonge durant plus de deux semaines avant qu’il ne chute aux mains des insulaires, qui massacre par la même occasion une cinquantaine de cavaliers valois notoires avant de faire parvenir quelques unes de leurs dépouilles aux cités environnantes telles que Finocchiaro et Giardinodoro.
L’on consacra un seul mois de répit aux hommes de l’Ouest avant de les conduire vers la capitale Valoise, Giardinodoro se voulant bientôt encerclée par l’armée montelanne et södertälloise.
Chacun des camps établirent leur position avant de se faire face au travers des grandes plaines vertes bordant la cité. Une seule et unique bataille rangée eut alors lieu, opposant une ultime fois les deux royaumes belligérants d’ores-et-déjà grièvement affaiblis par de récents affrontements s’étant voulu bien assez meurtriers.
L’on dit que la bataille fût brève et ne prit fin qu’au bout de quelques heures, la comtesse Domenica Eloisa Da Brunetti est alors gravement blessée et ainsi rapatriée vers la cité afin d’y recevoir les soins nécessaires.
Si la reddition commune se profilait bientôt, c’était ici sans compter la longueur d’avance que saurait prendre l’alliance rosentaise-södertälloise qui s’attela à faire part de discrètes missives au comte de Faenza Edilberto Orazio Camparinelli afin de lui soumettre offre alléchante. Ainsi l’on suggéra au comte de Faenza que si l’alliance södertälloise devait tendre vers la victoire à l’aide du soutien de ses modestes troupes, les frontières du dit comté pourraient être conservées afin que celui-ci sauvegarde son indépendance plutôt que de se voir annexé et englouti par le territoire södertällois.
Si la victoire ne semblait jusqu’ici acquise pour quelconque camp, la rupture de l’alliance fraîchement conclue entre le Royaume Montelan et le Comté de Faenza saurait assurément peser dans la balance. L’on fît mettre en branle 1500 Faenzalois supplémentaires afin qu’ils gagnent les arrières des troupes montelannes et les prennent à revers, les poussant alors vers la reddition.
L’armée södertälloise ainsi vainqueur se saisit de la reine montelanne avant de la condamner officieusement à l’exil en un couvent Farhésien où elle demeurerait jusqu’à la fin de ses jours tandis que l’on exigea la reddition immédiate de la Principauté de Gaçaferi au prix de la vie du Prince du Sang et consort de la reine montelanne, Misagenes Ibbi-Shahan.
Le mariage tout juste scellé fut alors brisé sous couvert d’infécondité de l’union et l’on rendit le prince gasque à ses terres natales.
À distance du front se tinrent finalement de brefs échanges entre les deux belligérants ; la reddition de chacun étant ici évidente et nécessaire à la préservation des troupes déjà meurtries.
La reine de Monteleone, Annabella Natalia Di Maschiarelli fût exilée dans le silence afin que le peuple ne crut qu'à une fuite de sa part. Cet évènement mit fatalement fin à la Basse-Guerre.
L’on mit alors sur pieds une judicieuse stratégie afin de guider vers le trône une héritière montelanne conservant le ferme soutien de l’armée södertälloise afin d’apaiser les hostilités se pouvant être entretenues par le maintien de la couronne montelanne sous le joug d’un roi étranger, la dorénavant consort du roi Maximilian IV Adelskold, la reine Amarosa Adélaïde De Vitis D’Abbruzzese remariée une année auparavant.
Le faucon rosentais fût dorénavant élevé au titre de Reine montelanne, sauvegardant ainsi une paix durable au travers des Royaumes centraux de par une prospère union avec le roi södertällois, apportant un poids considérable à sa prise de pouvoir en garantissant au peuple une suspension immédiate des massacres et un avenir dénué de conflit.
L’on signa ainsi l’Armistice de Pluviôse en l’an 1520, mettant un terme au conflit ayant rongé le continent durant six années consécutives avant d’établir les nouvelles frontières morcelant dorénavant le continent.
Le frontières du comté de Faenza furent inchangées telles que l’accord passé l’entendait, celui-ci demeurant toujours rattaché au Royaume de Monteleone.
Le Royaume de Södertälje aura quant à lui cédé la cité d’Akersfjord tandis que le territoire se sera étendu jusqu’au travers du comté du Val, l’englobant dorénavant entièrement. Le duché de Rosenza demeurera quant-à lui lié aux terres royales de Södertälje.