Située au Nord de la cité de Yündorthel, au coeur des Îles Liljienstromn, Mörnur fût bâtie sur les ruines d’anciennes garnisons ayant subsisté jusqu’à la conquête des terres de l’Est en 1181. C’est ainsi sous le règne du roi Elliot Blömquist premier du nom que l’on ordonna la construction d’une vaste cité portuaire afin d’étendre encore davantage la flotte södertälloise et prétendre à une supériorité maritime continentale. L’on estima ainsi la durée de l’élaboration de cette cité à la position stratégique à une trentaine d’années, ce qui s’avéra certainement bien ambitieux tant l’édification d’un tel port fût complexe et désireuse de main d’oeuvre. Les nombreux chantiers finirent par aboutir en 1224 soit quarante-trois années après le commencement de ces grands travaux. Autrefois considérée telle que principale cité portuaire du continent, l’on réquisitionne aujourd’hui son port afin d’y amarrer moult navires de guerres s’élançant bientôt vers le royaume belligérant. Y sont alors effectuées de nombreuses transactions et réapprovisionnement en vivres et diverses denrées.
La grande cité se voit ainsi articulée autour d’un vaste port s’étendant bien largement sur les côtes de la mer Insulaire tandis que les allées viennent se lier à quelques grandes places où se déroulent quotidiennement moult échanges. C’est alors à flanc de colline que le haut-quartier se dessine au travers de bien des bancs de végétation abondante. Ainsi, le port est surplombé de hautes demeures contournant brièvement le palais de plaisance trônant à même le plateau le plus élevé.
Aujourd’hui semble s’être épris de la cité un grand mal gangrenant progressivement la population que l’on nomme variole. Celle-ci se répand hâtivement au travers des foyers, ainsi mise en circulation par les allées-et-venues de marchands sillonnant les cités frontalières. L’on considère que le premier cas de variole se déclara en la cité en brumaire de l’an 1619. Depuis, l’on tenterait tant bien que mal de maintenir ce fléau en dehors des murs, sans grand succès.
Le port de Mörnur constituant l’essence même de la cité, il est ici le principal acteur du commerce södertällois et un considérable atout pour ce qui est du développement des forces navales du continent de l’Est.
Ses larges quais furent ici les premiers chantiers entrevus lors de la fondation de la cité au cours du XIIe et XIIIe siècle. Considéré tel que l’un des plus grands chantiers naval du Royaume Södertällois, le port constitue ici la majeure activité de la cité ; quémandant ainsi le soutien de bien des artisans citadins afin de s’atteler au cœur de celui-ci. Ce n’est qu’en périphérie des quelques sauneries et divers quais longeant les côtes que l’on retrouve de modestes bicoques et chaumières pouilleuses bien fréquemment balayées par les bourrasques maritimes.
Le port Jesper est tout de même rigoureusement organisé, ses quais se divisant selon les fonctions leur ayant été assignées. L’on retrouve ainsi de larges pans de pontons rongés destinés à la pêche locale. Ceux-ci se voient eux-mêmes suivis de conséquentes sauneries où s’activent moult serfs et Erlënsleginn.
À l’écart de ceux-ci s'élèvent ainsi de plus vastes entrepôts de stockage recevant bien des ressources militaires.
Ce n’est alors qu’en marge du port que l’on retrouve de plus solides masures arpentant d’étroites ruelles sinueuses ainsi fréquemment parcourues des eaux montantes de la mer Kjienströmm. Le nombre de masures se veut ici bien peu conséquent, les quais Jesper faisant directement le lien avec les bas quartiers des accointances où est abritée la plus grande partie de la petite population.
Les quartiers des accointances se voient érigés à même les vestiges des tribus s’étant établies à l’Est du continent aujourd’hui totalement conquis. L’on y retrouve une forte concentration de basses castes et de récalcitrants rejetant toujours la souveraineté sodertalloise au travers de quelques larcins et méfaits.
Si la misère règne bien généreusement sur ces bas quartiers, ils ne s’en voient pas moins scindés entre deux irréconciliables cohortes de civils.
Ce sont ici de miséreux quartiers subissant les assauts acharnés de södertällois de souche répondant aux descendants de tribus ayant été écrasées lors de la conquête de l’Est étant défavorables à l’établissement du royaume de Södertälje à même ces terres.
En effet opprimées, ces populations héritières des tribus ayant été défaites subissent ici depuis le Xe siècle marquant le début des conquêtes de féroces sévices. Reconnus sous le nom d’Erlënsleginn, ces individus se voient être les victimes de moult brimades. Il est bien fréquent que de modestes groupes de Södertällois molestent mortellement quelques de ces individus s’activant au coeur des bas quartiers.
Peu reconnus par le royaume södertällois, les Erlënsleginns sont considérés d’une pareille manière que les prisonniers, esclaves et Montelans. On les emploie notamment essentiellement à d’abjectes distractions tels que coqs de combat, catins et domestiques.
Le crime envers les énergumènes s’apparentant aux Erlënsleginn est bien souvent peu répréhensible.
Les plus chanceux seulement pourront s’animer au cœur de la paroisse unifiant ces quartiers aujourd’hui réhabilitée en hospice de guerre recevant notamment les plus sévères blessées étant tombés durant la Basse-Guerre.
Si ces individus se voient telles que principales victimes des exactions sodertalloises, ils n’en demeurent pas moins menaçants. Quoique leur nombre puisse leur faire défaut, il n’est pas inhabituel que de petites masses de ces individus mènent de brefs assauts vers les quartiers artisans où sont regroupés la majorité des södertällois de souche.
Composés essentiellement de modestes baraquements et chaumières rudimentaires, les quartiers des accointances se voient relativement désorganisés. L’on retrouve fréquemment de pouilleuses tavernes improvisées et lupanars miséreux tandis que de petits étals étriqués viennent border les ruelles couvertes de fange où tentent de s’établir quelques commerçants et artisans peu fortunés.
Afin d’identifier les quelques lupanars s’étant érigés au travers de ces quartiers, l’on vient suspendre d’amples pots de belles-de-nuit aux teintes violacées s’étendant à même les fenêtres de l’office de misère.
L’Allée des Accointances se voulant exigüe et fortement concentrée de par la masse populaire y demeurant, celle-ci est le principal foyer de contamination de la variole. Ainsi les autorités locales ont dorénavant jugé bon que de sceller le quartier entier en y contrôlant les entrées et sorties, les souffreteux se voyant immédiatement menés à l’isolement afin de ne pas nourrir davantage l’épidémie.
L’on amasserait ainsi les dépouilles et contaminés en les foyers d’ores-et-déjà condamnés à la mort par la maladie afin de les délaisser s’éteindre ensemble, à l’écart de la population locale.
La place Blömquist doit son nom à la dynastie Blömquist s’étant elle même attelée à l’érection du grand port naval que demeure aujourd’hui Mörnur afin de répondre à des problématiques guerrières assurant soutenant l’expansion du Royaume de Södertälje de par le renforcement des forces maritimes de celui-ci. Articulée autour d’une haute statue à l’effigie de Jesper I de la dynastie Hägervjensterr ayant notamment ordonné les conquêtes s’étant étendues du Xe siècle au XIVe siècle. Plus qu’un simple témoignage de respect, l’édification d’une telle allégorie vient maintenir les tribus ayant été soumises durant la conquête de l’Est du continent sous le joug södertällois et imposer cette même vision de prospérité, celle-ci étant ainsi considérée telle que la conséquence directe de la victoire södertälloise.
C’est à son tour que viennent émerger moult étals marchands bordant également de plus grandes échoppes venant sceller la place une large fourmilière ouvrière. Ainsi, l’on reçoit les quelques marchands ambulants au cœur de ces étals temporaires, ceux-ci commerçant essentiellement de denrées alimentaires et quelques babioles étrangères. Les artisans se voient majoritairement regroupés autour de cette même place au sein de divers embranchements pavés s’étendant en périphérie de celle-ci. L’on y retrouve ainsi moult ateliers, forges et menuiseries apportant soutien au Quai Jesper au travers d’échanges de ressources.
Les moyennes et hautes castes se mêlent aisément au cœur des fastueux appartements et demeures jonchant la place Blömquist tandis que de fréquentes rondes de gardes sont effectuées afin de garder ces habitants des quelques éclats de fureur faisant trembler les bas quartiers.
La place Blömquist vient plus largement ceindre les hauts-murs surélevant les quartiers bourgeois Järnefelt. L’on y décèle bien aisément le grand palais ayant été offert à l’amante du roi Elliot Blömquist, Liv Järnefelt, à laquelle il aurait attribué bien des domaines au sein du continent.
Les marchés prenant place en au travers de la place sont dorénavant considérablement menacés par la variole s’étendant en la cité. Ceux-ci se font ainsi d’autant plus rares et davantage gardés par de conséquentes patrouilles afin de réguler les flux de marchands gagnant la cité. L’on privilégierait ainsi la localité aux ressources exportées.
Moult commerçants locaux auraient cependant renoncé à œuvrer en le marché tant que la variole semble sévir.
Surplombant élégamment la place Blömquist, les hauts-quartiers Järnefelt s’étendent bien largement aux environs du palais ayant ainsi été attribué à l’amante du roi Elliot Blömquist, Liv Järnefelt. Aujourd’hui possédé et retenu par l’illustre maisonnée Järnefelt, celui-ci se voit dorénavant protégé de hauts-murs s’élevant amplement autour des fastueux jardins du domaine. Il demeure ainsi le point culminant de la cité de Mörnur, surpassant de loin la citadelle comme la paroisse.
L’on décèle aisément une ferme volonté d'étendre richesses et somptueuses sculptures bordant les tuiles couvrant les toits du palais. Le palais compterait ainsi plus de deux cent pièces, l’édification de celui-ci s’étant étendue sur une siècle et demi au travers des plans de cinq architectes de grand renom. L’on raconte qu’un grand architecte ayant notamment œuvré en l’élaboration de la haute citadelle de Chiuggia aurait lui même participé à la réalisation des salles de réception du palais ainsi que ces considérables jardins aux goûts montelans.
Suivi par la citadelle recevant ainsi le général menant la cité, le palais conserve une position de choix, bien au large des coups d’éclats de la population.
La citadelle quant à elle se veut ici bordé de simples murets ainsi gardés par de fréquentes rondes de gardes s’attelant à l’exclusive protection du général Kjärtan Hildssön. Austère et tout au plus citadine, la citadelle se voit relativement modeste.
Elle fait ainsi le lien avec les quelques nobles habitations composant les étroits quartiers Järnefelt. Si une attention particulière fut portée à l’élaboration du palais Järnefelt, ses quartiers ne sont pas plus ouvragés. Les divers appartements bordant les allées sinueuses des quartiers bourgeois se voient couverts d’une pierre terne à peine sublimée de fioritures et végétation.
De rares commerces de luxe viennent composer le portail même de ces quartiers, ceux-ci regroupant les quelques orfèvres, couturiers et artisans fortunés.
Ces quartiers sont ainsi clos une fois la nuit tombée, les hauts portails étant dorénavant gardés de par nombreux hommes d’armes.
Aujourd’hui, les quartiers Järnefelt sont entièrement scellés et gardés par de fréquentes patrouilles, les hautes instances de la cité se voulant éloignées des foyers de contamination de la variole s’étendant bientôt jusqu’au quartier voisin. L’on soupçonnerait la contamination d’un premier foyer en le quartier. Les demeures se faisant dorénavant closes et parfois abandonnées des suites de la fuite de leurs propriétaires vers des cités frontalières n’étant infestée de cas de variole.
Si le port Jesper demeure le principal acteur de mobilisation ouvrière, le commerce ne demeure réellement prospère. L’on se réserve davantage à l’érection de conséquents navires de guerre et embarcations venant alimenter l’effort de guerre. L’on ne s’attarde ainsi que peu au cœur de champs et cultures paysannes que l’on délaisse bien volontiers aux serfs de hameaux voisins sous la protection du général Kjärtan Hildssön.
L’on accueille cependant relativement fréquemment de modestes rassemblements de commerçants et marchands gasques offrant à la cité de rares denrées alimentaires ainsi proposées au travers du marché à même la place Blömquist.
Il n’est pas rare d’assister à la vente de quelques esclaves gasques et Erlënsleginns mis aux fers durant de brèves enchères, bien souvent destinés au travail des champs et combats à mort de pouilleux.
L’artisanat se concentre essentiellement en la menuiserie, charpenterie et le travail de moult bois. L’on retrouve également d’importants ateliers à souffler le verre. Ainsi l’on peut entrevoir de conséquentes exportations de diverses essences de bois vers les cités du Sud ainsi que de verrerie raffinée.
Reconnus pour leur maîtrise très prisée de la verrerie, les artisans Mörnmanskor se voient fréquemment sillonner la mer Insulaire afin de porter moult vitraux ouvragés aux cités des Terres Sacrées trouvant place au cœur de cathédrales, paroisses et divers lieux de culte completionistes.
Entourée de larges étendues de feuillus, la cité de Mörnur est riche de différentes essences de bois propices à bien des constructions navales.
Si quelques sauneries viennent border les Quais Jesper, la production de sel marin n’en demeure pas moins fluette, la majorité des serfs s’attelant notamment tels qu’ouvriers au coeur du chantier naval ainsi qu’à l’extérieur des murs au travers de maigres cultures céréalières.
Gardés par de fréquentes patrouilles, les hauts-quartiers de la cité de Mörnur sont relativement sûrs. Les bas quartiers cependant font l'objet d'une certaine criminalité, Mörnur réunissant un petit nombre de natifs des îles conquises. De ce fait, il n'est bien rare d'être pris à parti au coeur de diverses rixes de rues, escarmouches et lynchages publics. La communauté des Erlënsleginn demeure ici la première victime de ces violences quotidiennes.
L’on considère que les tensions entre Södertällois et Erlënsleginn se voient tendre vers l’apaisement du fait de l’épidémie sévissant en la cité. Les autorités locale se verraient ainsi davantage concentrées à la régulation des allées-et-venues en la cité.