Dès les prémices de la civilisation Hennequine furent peu à peu développés moult mythes et récits alimentant dorénavant un folklore propre aux terres de l’Ouest se constituant ainsi telle qu’uniques croyances.
Si l’on ne saurait relever précisément l’auteur des premiers fragments de la religion Hennequine ; il est évident que moult âmes différentes se prêtèrent à prêcher ces écrits au travers du continent.
Ce n’est qu’au fil des années de narration qu’offraient là vagabonds, vieillards et conteurs que s’ancrèrent plus durablement ces superstitions en les moeurs des insulaires.
L’on entretînt longtemps ces croyances par la simple parole au travers des bourgs s’établissant là avant de ne songer à la mise en commun de ces divers monceaux spirituels afin d’en établir de solides fondements. Conteurs et érudits se réunirent alors afin de composer le premier recueil liant croyances et légendes au coeur d’un unique exemplaire que l’on agrémenterait bientôt de davantage encore de savoir.
Divers scribes s’attelèrent à la rigoureuse duplication de cet ouvrage que l’on nommerait bientôt “Brevière” avant de distiller ces nouvelles croyances établies que deviendraient les pages de ce récit.
Chaque individu ayant été acteur de l’établissement de cet ouvrage se vu gratifié d’un exemplaire à l’aide duquel il saurait ainsi éduquer le peuple.
L’on dispensa ces récits en premier lieu aux conteurs et instruits locaux afin de disperser avec hâte cette épopée merveilleuse au sein de laquelle tout un chacun saurait trouver légitimité aux différents évènements ayant pu composer son existence. D’autant plus clairs demeuraient dorénavant les superstitions que l’on avait su nourrir des années durant.
Si le Brévière se voit aujourd’hui connu de tous, il n’est guère rare que de constater de mineures différences quant-aux croyances du peuple selon le bourg abordé ; l’individu se voulant en charge de prêcher se permettant parfois lui même quelques adaptations du mythe hennequin selon ses propres superstitions personnelles.
La notion de dotation se veut inhérente au culte hennequin, quoique son interprétation varie grandement selon l’école de pensées. Seul un fait demeure cependant établi par la genèse et légitimé par chacun des courants de pensées ; l’étreinte de la dotation au travers du continent hennequin fût ici un présent que l’entité démiurge accorda au peuple lors de sa conception. Certains courants de pensées jugent tout de même de différente manière les évènements liés à ce phénomène dont fait mention le Brévière.
Une forte dualité entre le bien et le mal se dévoile subtilement au travers du culte hennequin ; le monde se voyant ici illustré sous la forme d’un vaste saule, chacun de ses composants présentant ici la hiérarchie spirituelle de l’existence. Ainsi l’on considère que l’arbre symbolise la vie tandis que ses branches viennent imager l’omniprésence des déités en le quotidien de chacun. Le tronc quant-à lui représente les nombreux êtres se massant en ce monde et leur avenir. Les racines quant-à elles désigneraient à leur tour un lieu souterrain vers lequel les défunts ayant été jugés tels que malveillants seraient dirigés.
L’arbre présenté tel quel fait écho à la coquille monde détaillée en la genèse, le monde souterrain se trouvant vraisemblablement au coeur de celle-ci ; au travers de l’emplacement même où Mahen brisa la surface de cette matière afin de s’en extirper. Ainsi, si les vivants peuplent aujourd’hui la surface de cette coquille, certains morts se voient contraints de rejoindre les profondeurs de celle-ci afin d’y errer inlassablement.
En effet, les morts du peuple hennequin feraient l’objet d’un bref jugement quant-à leur actes passés afin de rejoindre poussière ou au contraire de subir la pénitence de l’errance en le monde souterrain alors considéré tel qu’un précipice rocailleux dont l’on ne saurait s’esquiver ; ainsi condamné à de pathétiques pérégrinations dénuées de but et de terme. Les fidèles ayant conservé un alignement considéré tel que bon se verraient alors trouver la paix en retournant à l’état le plus primaire.
La religion hennequine se voulant étroitement liée à la terre, il ne fût jamais question de célébrer une seule et même déité. En effet si le respect et la prière destinés au panthéon dans son entièreté fûrent de mise, chacun se vu jouir de la capacité à vouer un culte personnel aux déités de son choix en complément de l’entité démiurge. Ainsi le choix des fidèles du culte hennequin se voit bien souvent motivé par les faveurs spécifiques de ses déités se voulant liées au métier et racines de ceux-ci.
Ainsi l’on retrouve Mahen ; entité démiurge principalement et systématiquement priée tandis qu’un large panthéon de déités subordonnées à celle-ci vient s’articuler à son tour. L’on considère que chacune de celles-ci contribua à l’élaboration du monde tel qu’il demeure aujourd’hui tandis que Mahen fût la source même de leur naissance.
Remarque : Retrouvez les descriptions précises des déités du panthéon hennequin sur le lien de cette phrase.
Si les premiers prédicateurs du culte hennequin furent avant tout de simples conteurs, ceux-ci s’affirmèrent progressivement tels que de véritables adjuteurs une fois le Brévière établi.
Si un collège clérical est aujourd’hui observé au coeur de la cité de Valenrgue, rares sont les adjuteurs ayant été formés et instruits auprès de celui-ci. Ainsi une majorité de ces individus se voient ici seulement détenteurs de connaissances de la foi de par un rigoureux investissement personnel porté à l’apprentissage du savoir dont regorge le Brévière. En effet, peu ce sont ici vu profiter de quelconques enseignements quant-à la manière de délivrer la foi au peuple ; celles-ci variant ainsi fatalement en fonction de l’adjuteur en fonction.
Ainsi, il n’est guère rare de faire face à un fidèle s’étant ici fraîchement improvisé adjuteur ; nul enseignement n’étant obligatoire à la prise de fonction. La fonction de prédicateur ne se voit cependant nullement sous-estimé ; un adjuteur répandant incorrectement la foi se pouvant être lourdement réprimandé par les autorités locales et parfois le peuple ayant été fourvoyé.
Laudateurs : Branche mineure regroupant les partisans de la dotation quel que soit le passif de celle-ci afin d’honorer le présent que l’on considère offert par l’entité démiurge ; Mahen.
Le courant des laudateurs ne reconnaîtrait que peu la responsabilité soupçonnée de la dotation en les maux ayant secoué le continent tels que la venue du Grand Froid et l’épidémie de choléra.
Modérés : Partisans représentant la plus grande majorité de fidèles reconnaissant et tolérant le recours à la dotation de manière modérée, lorsque son utilisation se voit nécessaire, notamment par exemple pour ce qui est de la fertilisation des terres stériles du continent.
Puritains : Branche mineure se composant de fidèles rejetant absolument le recours à la dotation sous quelconque forme, ceux-ci jugeant que l’ensemble des maux touchant le continent relève de son utilisation et de sa portée corruptrice. Ils auraient jugé que son utilisation fût rendue impossible dès lors les premiers hommes en ayant abusé ; provoquant ainsi le courroux de Mahen et par extension le grand changement climatique ayant rongé ces terres. Certains imputeraient également les différentes épidémies ayant gangréné le continent à la dotation.
La rituélie consiste à l’accueil d’un nouveau-né en le culte hennequin auquel celui-se verra dévoué au long de son existence mais également à sa présentation en la communauté locale.
Une vaste procession jusqu’à l’autel est réalisée avant que l’on ne confie le bambin à l’adjuteur le disposant en un tendre berceau de rameaux. Tandis que les différents présents prennent place, l’adjuteur en charge de la rituélie dispense une maigre quantité d’eau à l’arrière des oreilles du nouveau-né puis au travers de son visage. Par ces gestes l’adjuteur lie d’ores-et-déjà l’enfant aux déités majeures ayant façonné le monde ; Mahen, Iesis et Phédite.
L’adjuteur vient ainsi achever le rite en dispersant une poignée de terre à même les chevilles de l’enfant ; la terre permettant l’évolution du nouveau-né, ses voyages à venir, sa capacité à se nourrir de la richesse des sols et son retour à la poussière au terme de son existence.
De régulières prières se voient adressées aux différentes déités auxquelles l’on est attaché, celles-ci pouvant être exécutés en sa propre demeure aux devants d’un autel personnel que l’on aurait façonné ou d’un autel public au travers de la cité ; en compagnie ou non d’autres fidèles. Il est commun que de se recueillir aux devants d’un autel aux côtés de la communauté locale. Nul édifice particulier n’est attitré à l’exercice de la foi, la célébration de ce culte se focalisant davantage à même autels et autour d’offrandes diverses. Ces autels se voient ainsi bien souvent disséminés en la cité ainsi qu’en les bois environnants.
L’on peut aisément reconnaître l’affiliation de l’autel en question à une déité particulière ; les runes propres à celle-ci y demeurant communément gravées. Ainsi les autels se trouvant en extérieur se voient ici essentiellement composés de pierre, sublimés des diverses runes lui étant affiliées. L’on préfère le bois lorsqu’il est question de concevoir un autel personnel demeurant en le foyer de fidèles. Sont alors dispensés en son coeur quelques pierres (semi-précieuses ou non) afin d’y faire figurer les runes de chaque déité favorite.
La prière se voit demeurer un instant de recueillement, que l’on accompagne parfois de chants ou poèmes destinés aux déités célébrées.
Le rite de fécondité s'exécute lors de la cultivation des champs durant lequel l’on dispensera offrandes aux côtés des cultures avant d’accorder quelques tiges d’encens à la déité des moissons ; Ormir au coeur d’un autel lui étant destiné. L’on charge parfois quelques jeunes enfants de destiner un chant aux cultures lors du travail des sols tandis que ceux-ci parcourent les champs.
L’on quémande ainsi protection et riches récoltes pour la saison à venir.
Cérémonie de début de saison en l’honneur de la déité des cycles saisonniers ; Cimerin. Offrandes diverses sont dispensées autour d’un autel lui étant attitré tandis que l’on lui accorde nombre de chants.
L’arrivée d’un enfant dans un foyer est l’occasion d’une célébration. Elle est l’expérience de la merveille de la création de l’entité suprême.
Un adjuteur est ainsi dépêché afin d’assister la mise au monde du nouveau-né. Sa présence se veut demeurer tel que réconfort pour les jeunes parents, ceux-ci ne décidant de la nomination du bambin qu’une fois le travail de l’accouchement terminé. L’on confie par la suite l’enfant à l’adjuteur se hâtant ainsi à offrir son premier bain au nourrisson avant de le restituer à ses parents couvert d’un fin tissu de lin.
La mère donnant naissance se voit quant-à elle accompagnée et soutenue par de doux chants et poèmes étant dédiés à la déité démiurge jusqu’à la mise au monde de l’enfant. L’on veille également à régulièrement rincer son visage d’eau fraîche durant les heures précédant la naissance de l’enfant.
L’on accorde une attention toute particulière à l’accompagnement spirituel de la jeune mère le premier mois suivant l’accouchement ; celle-ci étant jugée considérablement affaiblie. Ainsi l’adjuteur procèdera à de régulières visites au coeur du foyer afin de faire état de la santé de celle-ci et de lui permettre de se recueillir convenablement en dépit de son affaissement temporaire.
L’on considère que la naissance d’un nouveau-né coiffé est une bénédiction pour la cité ; celui-ci se voyant davantage encore lié à la déité créatrice. L’on conserve alors la coiffe de l’enfant que l’on enferme en une maigre urne d’argile que l’on lui remettra alors lors de son passage à l’âge adulte. L’on conserve bien souvent la coiffe tout au long de sa vie, certains en ornant même un bijou qu’ils porteront quotidiennement, en l’honneur de Mahen.
L’union de deux individus se voit ici demeurer telle qu’une étape cruciale de la vie du fidèle et de son accomplissement personnel en le culte hennequin ; celui-ci se voyant dès lors apte à fonder son propre foyer.
C’est au terme de fiançailles plus ou moins longues que les deux individus peuvent ici solliciter un adjuteur afin que celui-ci officie pour leur union. Famille et locaux sont ainsi conviés à une cérémonie prenant place au choix au cœur de la cité ou aux côtés des bois en un lieu dégagé. La famille des futurs mariés prendrait ici place autour de l’autel préalablement paré de verdure.
L’adjuteur en fonction viendrait alors nouer un ruban de soie autour des mains liées des jeunes mariés tandis que ceux-ci maintiendraient chacun l’une des extrémités ; et cela jusqu’au terme de l’office religieux.
Au terme de celui-ci, chaque invité délivrerait quelques brassées de fleurs au couple fraîchement uni ; celles-ci se devant par la suite être rabattues vers le nouveau foyer les accueillant.
Le terme de l’office serait marqué par un important présent que la famille des jeunes mariés porterait aux yeux de ceux-ci symbolisant leur entrée dans le nouveau foyer. Il est notamment ici question d’un haut pain brioché ainsi qu’une maigre quantité de sel dont l’on ferait déguster une seule bouchée aux deux individus unis ; celui obtenant la plus grande part se voyant devenir maître du foyer.
Le choix des festivités suivant la cérémonie se voient délaissées à l’appréciation de chacun.
L’on dit cependant que la coutume de la consommation d’un doux breuvage de miel fermenté durant un mois entier après la cérémonie perdurerait ainsi ; en symbole des noces s’étendant davantage encore au coeur même du foyer. Ainsi il n’est guère surprenant qu’une bonne quantité d’hydromel soit dispensée au sein du nouveau foyer par les invités avant même l’arrivée du couple tout juste marié.
L’union complétioniste est tolérée et même admise dans le culte hennequin. Elle y est vue comme une forme de fiançailles ou de prémices à un mariage qu’il sera nécessaire d’achever selon les rites hennequins sous la forme d’une reconduite des voeux.
Chaque année, les couples unis font état de leurs voeux passés ainsi que de l’année commune vécue afin de faire un point récurrent sur les desseins auxquels se réservent ces individus. Certains profitent ainsi de cette occasion pour célébrer de nouveau leur union mais de manière davantage libre et entourés uniquement des proches des mariés. C’est ici l’occasion idéale pour aborder les aspects négatifs de l’union afin de remédier à cela durant l’année se profilant d’ores-et-déjà.
Il est également parfois question de constater que l’union s’est trop érodée pour pouvoir espérer reconduire convenablement ses voeux de mariage ; le couple pouvant alors songer à rompre leur union pour le bien commun des deux individus.
Le divorce se voit relativement toléré quoique peu commun. L’on est apte à envisager le divorce au terme du premier mois suivant l’union ; si celle-ci se devait être inconvenante ou jugée peu fertile. L’adjuteur se rend ainsi en le foyer jusqu’ici occupé avant de faire état du consentement mutuel du couple à briser les liens l’ayant uni. La cordelette de soie conservée par le couple ayant été nouée autour de leurs poignets lors de la cérémonie d’union se voit alors brûlée par l’adjuteur au coeur de l’âtre du foyer tel que symbole de la rupture de leurs voeux. Les deux individus sont invités à se recueillir un instant durant lequel ceux-ci demeureront paumes liées avant de s’élever libres et de quitter le foyer. Un cierge sera alors délaissé au bord de la fenêtre jusqu’à ce qu’il se consume entièrement, à l’image de l’affection du couple s’étant érodée.
La mise en terre demeure ici l’unique moyen de remettre le corps du défunt aux mains de Mahen afin que celui-ci regagne poussière et puisse reposer en paix.
L’on prépare au préalable la dépouille en question en lui accordant toilette et soins nécessaires à sa présentation avant de l’envelopper en un linceul que l’on pare de divers rameaux verdoyants. Le corps ainsi apprêté rejoint se voit parfois bénéficier d’une pierre tombale lui étant assignée. Proches et adjuteurs se voient alors réunis en la prière afin d’honorer la vie passée du défunt avant que l’on ne couvre la dépouille de terre. Il n’est guère rare que l’on dédie un chant, comme un poème aux déités auxquelles le défunt adressait ses prières.
En les terres de Hennequince, la crémation se voit ici uniquement réservée aux criminels et païens condamnés à ne pas bénéficier de descente sépulture leur permettant de gagner la paix.
Les cendres une fois réunies sont ainsi enfermées en une boîte de bois que l’on finit ainsi par mettre en terre. Ainsi l’on empêche les cendres de l’individu d’entrer en contact direct avec la terre, le défunt ne pouvant ainsi retrouver poussière.
L’on contraint par l’enfermement des cendres de l’individu une errance éternelle au coeur du monde souterrain aux côtés de Phibris ; gardien du vaste gouffre accueillant les âmes damnées.
L’instruction religieuse et la transmission des croyances inhérentes au culte Hennequin s'exécutent essentiellement en deux temps.
L’on retrouve de prime abord une grande importance accordée au partage des coutumes et différents rites au cœur des foyers éduquant enfant en bas-âge. Les divers rites personnels prennent ici place au sein de la demeure familiale afin de réunir chacun des membres du foyer et d'exécuter ces prières communément. Les plus jeunes âmes sont ainsi sollicitées en ces rites dès leur aptitude à saisir les connaissances que leur foyer se doit de leur inculquer.
Plus tard, lorsque le jeune enfant atteint la dizaine d’années que l’on lui accorde une éducation davantage poussée. Ainsi certains adjuteurs se voient accompagnés d’un précepteur afin d’accorder enseignements tels que l’alphabétisation aux foyers ne pouvant bénéficier de meilleure éducation.
Ces enseignements se verront également porter à même la pratique des rites que ceux-ci se devront de maîtriser avant leur émancipation. Sont ainsi abordées les spécificités des différentes déités ainsi que leur rôle et contributions lors de la conception même du monde.
Ce n’est qu’au terme de l’adolescence que le jeune adulte se verra confronté au choix des déités que celui-ci décidera de célébrer de manière davantage régulière. Ce choix se détermine ainsi bien souvent en fonction de différentes variables telles que la profession, la fonction et l’alignement de l’individu quant-au courant de pensées auquel celui-ci s’accordera.
Mahen ; déité démiurge naquit au cœur d’une solide perle régulière mais à la surface graveleuse. Lors de son éveil s’ébrécha sommairement cette épaisse coquille argileuse, délaissant dorénavant filer quelques larmes d’une eau tout au plus claire. Bientôt, la surface même de ce robuste cocon se fendit davantage encore afin d’en laisser émerger un être de chair et de plumes tandis que jaillit sitôt un considérable amas d’eau s’épandant abondamment à même l’immuable couche de celle-ci.
Une fois cette orbe de glaise recouverte d’une vaste quantité d’eau, Mahen fît élever le premier mont afin d’y nicher. L’entité bientôt parée de moult plumes ne tarda finalement à modeler deux amples oeufs ; l’un se façonnant d’argile tandis que l’autre se vît essentiellement composé d’eau. S’éveillèrent alors Iesis et Ephine ; ceux-ci contribuant bientôt à l’érection de divers reliefs bordant le nichoir de l’entité à visage de volatile. Ce n’est que lorsque les Monts Valenvin fûrent achevés que Iesis fît paraître quantité d’êtres sillonnant les mers tout juste élaborées, Ephine quant-à elle puisant davantage encore en les ressources du globe argileux afin d’y dresser les hauteurs qui deviendraient à l’avenir les abruptes Crêtes de Limart. Tandis que la déité de l'Écueil s’attela à composer les prémices des différents continents composant le monde, Iesis orna les fonds marins d’une végétation aux teintes tout au plus vives ; les reflets des eaux sublimant bien aisément cette flore marine de leur éclat azuré.
Si ardemment investis dans le labeur que Mahen leur avait accordé, Ephine et Iesis ne considérèrent que trop peu le typhon que le déferlement des vagues s’écrasant contre les terres générerait lui même. C’est alors au travers du tumulte grondant entre les mers et les roches jaillissantes qu’un chaos primaire naquit ; engendrant avec lui une discorde croissant avec grande hâte. Rendu coupables d’avoir altéré l’oeuvre de l’entité démiurge, les amants ensevelirent cette abîme au coeur d’une grande crête afin de dissimuler leur méfait.
Quoiqu’occulté par les hauts reliefs ayant été dressés à son dessus, le chaos n’eut de cesse que de se répandre sous la culpabilité grandissante de Iesis et Ephine. Force est de constater que les reliefs ne suffiraient à éclipser ce phénomène terrible ; les deux amants se lièrent une dernière fois afin de donner naissance au Protecteur, l’unique gardien de ce qui tendait à devenir l’oeuvre profanée.
Mahen fît étendre plus vastement les terres bordant les reliefs émergeant alors ; le premier continent s’y voyant tout juste établi.
Ce n’est que lors de la formation des nouvelles terres se liant aux divers monts demeurant que les eaux ainsi brassées s’animèrent ardemment avant de s’abattre à même les côtes du continent ; engendrant finalement deux nouveaux êtres aux fonctions distinctes que l’on nommera Cimerin et Vyara. Dès lors l’apparition de la déité des cycles saisonniers, Cimerin fît établir de strictes phases d’altération des paysages ; bardant tantôt les terres de neige tantôt les berçant de subtiles bruines.
Vyara quant-à elle ne tarda à s’élever en l’air afin d’y régir la brise sillonnant ces terres et battant les mers. Bientôt, les cieux se virent peuplés de volatiles divers ; ceux-ci se mêlant progressivement aux êtres marins façonnés des mains de Iesis.
Tandis que les nombreux êtres garnissant dorénavant ces terres s’attelèrent fermement à leur prospère établissement ; Ysdite parut au sein des ténèbres afin d’embraser les cieux de par des nuées astrales. Dès lors les déplacements de la faune permis par l’éclaircissement des terres que lui accordaient les étoiles ; celle-ci se vit revigorée par le surgissement de Remes les couvant dorénavant de ses doux rayons solaires.
Si ces terres se voulaient ainsi demeurer riches de vie, la création de Mahen ne s’en voyait pas moins inachevée. C’est ainsi épaulée par les six déités peuplant le continent que Mahen engendra les premiers Hommes.
Aussi robuste le Protecteur a t-il pu demeurer, il fût un jour finalement happé par le vice se répandant avant d’y périr ; délaissant alors toute l’étendue du chaos visible aux yeux des Hommes nouveaux et des Dieux.
Mahen face à la duperie indéniable de l’oeuvre de sa progéniture, dissipa sans plus attendre le désordre ayant couvert sa création avant de condamner Iesis et Ephine. Ainsi les amants furent dorénavant voués à demeurer unis par les liens de la passion sans jamais pouvoir se retrouver, contraints à éternellement s’effleurer ; ne goûtant jamais plus à la douceur de leurs étreintes.
Si Mahen dispersa aussitôt le chaos généré, c’est ici sans songer que son courroux altérerait lui même sa perception ; d’infimes fragments de chaos subsistant toujours ainsi fardé sous ses plumes.
Conjointement furent créées les déités nourricières Phedite et Ormir auxquelles l’on assigna la fonction de parer les terres de vastes bois couvrant les tanières de bien des bestiaux. La déité des Recueils quant-à elle fût attachée au généreux enrichissement des sols d’où s’extirpèrent bientôt moult arbres et arbustes fruitiers. Furent alors délaissées de vastes terres aux forces spontanées de la nature ainsi qu’au labeur des Hommes.
Vint finalement le tour de Phibris ; déité de l’Ordre s’extirpant quant-à elle des entrailles du monde afin de faire de la brèche de celui-ci un lieu après le trépas accueillant là les âmes corrompues en un interminable gouffre. Si Phibris s’est vu ainsi devenir gardien de ce monde souterrain, sa fonction principale fût et demeura éternellement d’assurer équilibre au coeur des échanges ayant lieu à même le monde. Juge du vivant et gardien de l’âme tourmentée ; Phibris oeuvra dès lors à considérer les actes de chacun afin d’assurer leur bon retour auprès de Mahen ou leur condamnation à l’errance moribonde au sein du monde souterrain dans le cas échéant.
Dès lors leur création achevée, les dix déités se retirèrent pour la contemplation et le gardiennage de ce monde nouvellement érigé tandis que celles-ci ainsi unies accordèrent un énième présent aux êtres dotés d’intelligence ; la manipulation d’une énergie inhérente à ces terres que l’on nommera par la suite “Dotation”.
Si celles-ci firent don de cette mince capacité ; c’est avant tout afin de permettre aux êtres de ce monde de poursuivre leur création et de la modeler selon leurs besoins.
Délaissés au labeur de ces terres, l’Homme ainsi muni cohabita paisiblement aux côtés de la faune ; prélevant à son gré ses besoins du sol comme des bois.
Si la modération fût un temps mot d’ordre, l’équilibre fût un jour rompu de par une relative perte de considération pour le monde et ses ressources ayant été offerts à l’Homme. C’est alors que Phibris abattit son courroux à même les êtres que l’on avait plus tôt gratifié de tant de présents. De son emportement les hautes crêtes de Limart et Monts Valenvin fûrent accablés d’une épaisse couche gelée d’un blanc tout au plus pur. Progressivement furent observées les retombées des neiges accumulées en ces reliefs, celles-ci irradiant avec grande hâte les terres dans leur entièreté ; privant là les Hommes de la richesse passée de ces sols autrefois si fertiles.
Nulle fonte des neiges n’intervint plus jamais au travers des reliefs, seules les côtes du continent se voyant défaite de ces maux quoiqu’éternellement vouées à la stérilité. Le climat jadis si doux se vit immuablement altéré.
Si la fureur des déités fût apaisée de par l’oeuvre de Phibris, la déité de l’Ordre s’engagea à prévenir quelconque excès de la part des êtres subsistant en le berceau de la foi en dispensant son regard au travers des yeux de créatures exceptionnelles se faisant gardiennes de l’équilibre.