Léproserie de Montbajac
La léproserie de Montbajac est édifiée en l’an 1578 tandis que l’on assiste à une progressive résurgence de la lèpre certainement causée par la réouverture de plus larges voies commerciales vers le Continent central.
L’on réserve ainsi une maigre portion de la pointe des terres hennequines du Sud-Est afin d’y entamer la construction d’une vaste bâtisse se voyant destinée à l’isolement et l’accueil des individus porteurs de la sévère maladie infectieuse de la lèpre.
L’on souhaite ici réunir les différents individus souffrant de la lèpre sous un seule et même hospice afin que ceux-ci y demeurent reclus et ne soient sensibles de contaminer davantage de la population locale. L’on fit dresser quelques plants de vigne résistante au grand gel dont sont sujettes les terres hennequines lors des saisons froides afin de permettre à la léproserie de produire son propre vin qui lui est nécessaire à l’accompagnement des plats des individus ainsi hébergés mais également et à la désinfection des plaies diverses.
Ainsi édifiée, l’on confia la direction de la léproserie de Montbajac à un groupuscule d’adjuteurs et de soignants afin que ceux-ci s’attèlent à la bonne gestion d’une telle structure. Ceux-ci s’engagèrent ici à fournir les soins nécessaires aux souffrants tandis que les quelques mires s’attelèrent au traitement symptomatique de la maladie. Articulée autour d’un haut chêne se faisant d’ores-et-déjà centenaire, la léproserie se veut disposer d’une large cour centrale en laquelle les quelques individus peuvent vaquer. Une aile de l’édifice se voit constituée des différents dortoirs avant de rejoindre le réfectoire. L’aile suivante quant à elle se présente ici telle que l’édifice réservé aux soins de la lèpre.
L’on aurait fait dresser une large autel au pied du chêne couvrant la léproserie de son épais feuillage afin d’y exécuter rituels et célébrations diverses en compagnie des nombreux souffrants. Les adjuteurs offriraient quant à eux enseignements et compagnie aux quelques malades ainsi qu’un accompagnement jusqu’au décès supposé de ceux-ci.
L’on tenterait tout de même de conserver une certaine liberté quant aux activités entreprises par les lépreux, les moins atteints pouvant ainsi s’atteler au cœur des cultures viticoles ou aux côtés des soignants et adjuteurs afin de porter leur aide aux plus souffrants.
Habiter une léproserie revient à mener une vie relativement monacale, l’existence des adjuteurs, soignants et lépreux œuvrant en son cœur se révélant finalement pénitentielle, méditative et charitable. Les individus rejoignant la léproserie de Montbajac se verraient naturellement contraint de renoncer à leurs biens, faire vœu de chasteté et d’y servir les miséreux. L’existence au sein de la léproserie est organisée selon un principe qui astreint les malades à une vie ascétique et dédiée à la prière. Quelconque individu rejoignant la léproserie se doit de considérer son abandon au monde comme étant l’abandon de sa vie passée afin qu’il puisse conserver sa propre santé et celle de ses semblables, et ce, en se limitant à la réclusion et à une sorte de pénitence dont l’objectif consiste à préparer sa mort de manière paisible.
Soignants et adjuteurs s’attèlent ici aux différents soins pouvant soulager des porteurs de la lèpre. Nombreux d’entre eux se voient d’ores-et-déjà couverts de squames douloureuses, lésions cutanées sèches tandis que leur peau s’épaissit progressivement au fil des années. Ainsi leur sont dispensés onguents, crèmes et infusions afin de soulager les diverses douleurs qu’accompagnent ces symptômes. L’on isole ainsi cette infime population du reste du continent afin de s’esquiver d’une possible contamination à plus grande échelle et l’on offre un accompagnement à celle-ci jusqu’à son potentiel décès dans les meilleures conditions.