La maisonnée Moiret-Seveyrat est véritablement à part dans le microcosme politique de l’empire de Hennequince, d’abord par sa relative jeunesse (élevée au rang de maisonnée en 1398) mais aussi de par ses caractéristiques. Elle est en effet le résultat d’une alliance commerciale entre deux familles (les Moiret et les Seveyrat), devenue matrimoniale puis politique. Les premiers sont des négociants en produits agricoles installés à Valenrgue depuis des temps immémoriaux mais qui n’ont jamais pu faire suffisamment fructifier leurs affaires ; les seconds sont issus d’une famille d’apothicaires reconnue en ville. Selon la légende savamment entretenue par les Moiret-Seveyrat, leur alliance est scellée en 1354 lorsque Sylve Moiret et Guillaume Seveyrat font connaissance au cours d’une soirée arrosée dans une taverne. L’ambition de l’un pouvant s’accommoder des ressources de l’autre, une alliance économique est très vite scellée, les Moiret obtenant des capitaux Seveyrat, ces derniers usant de leur influence pour faire décrocher des contrats aux premiers. Au fil des ans et après avoir marié leurs enfants ensemble, les Moiret-Seveyrat ne forment plus qu’une famille qui devient très vite prépondérante dans le paysage de Valenrgue, travaillant patiemment son assurance. Mariages, contrats et manipulations parfois malhonnêtes amènent les Moiret-Seveyrat à attirer l’attention du cercle restreint de l’empereur, et décrochent même une entrevue lors de la visite de ce dernier à Valenrgue en 1395. Il faudra attendre encore trois ans pour que l’influente famille obtienne ce qu’elle désire : le titre de maisonnée… et la main sur Valenrgue grâce à une lettre patente de l’empereur. Mais les Moiret-Seveyrat ont la fortune modeste et cherchent avant tout à maintenir leur niveau social au travers de négociations et de compromis : ils n’ont, jusque là, jamais fait l’objet d’attaques particulières au niveau politique. C’est aussi parce qu’ils ont pris soin de cadenasser les soutiens et qu’ils continuent d’être très actifs et présents dans la vie de la cité...
Les Moiret-Seveyrat, en bons gestionnaires, continuent de faire fructifier leurs affaires tout en développant leur emprise sur Valenrgue. Très attachés au développement économique (surtout quand il peut leur profiter), ils n’hésitent pas à utiliser leurs fonds pour rétablir la situation d’un commerçant… le rendant obligé envers eux. Les Moiret-Seveyrat progressent masqués et usent beaucoup de prête-noms, amenant une certaine méfiance dans les milieux économiques de Valenrgue. Ils ont néanmoins très bonne presse au sein de l’empire pour leur gestion de la région et commencent à prendre pied au sein de la cour.
Les Moiret-Seveyrat, de par leur basse extraction, ont mis du temps à être accepté au sein du sérail de l’empire de Hennequince. Mais leurs ressources financières ont bien souvent servi d’intermédiaires de qualité entre eux et les maisonnées en mal de fonds, leur attirant leurs bonnes grâces. Ils demeurent néanmoins considérés comme des « parvenus » que l’on tolère, les autres maisonnées se méfiant de leur influence grandissante.
La relative tranquillité des Moiret-Seveyrat a été la source de nombreux ragots, notamment sur un probable soutien de l’empereur qui découragerait toute tentative contre eux. D’autres murmurent que les Moiret-Seveyrat ne reculent devant rien pour damer le pion à leurs adversaires, tuant dans l’oeuf toute opposition. Enfin, on peut entendre des rumeurs sur le dernier né de la famille, Camille Moiret-Seveyrat, qui ne serait pas capable d’aligner plus de quelques mots à l’âge de 15 ans et qui serait caché par sa famille.