La société du monde d’Auléria est très encadrée, tous doivent connaître leur place et respecter celles-ci peu importe leur importance au risque de recevoir les foudres de la société. Une société qui se base sur un système féodal et pyramidal avec le seigneur en son sommet et les serfs si ce n’est les alleutiers ou vilains à leur base. On compte ainsi que plus de 90% de la population globale des grands royaumes se composent presque exclusivement de ces « basses classes » qui fondent la base de la société sur laquelle repose bourgeois, nobles et autres seigneurs.
Les serfs sont des paysans qui possèdent une situation particulière vis à vis de leur comté et ainsi donc de leur seigneur. Le serf est par définition un homme ou une femme non-libre puisqu’il appartient corps et âme à la terre dont ils sont affiliés.
Nota bene : Le serf n’a pas le droit de quitter le territoire dont il appartient sous peine de mort ou de terribles châtiments que le Seigneur local peut user. Il est commun que des Seigneurs s’achètent des serfs afin d’avoir de la main d’œuvre courante.
En effet, il ne faut tout de même pas trop comparer le servage à l’esclavage puisque ce premier possède l’attribut d’être humain. Un serf est un homme contrairement à un esclave qui est un bien matériel utilisable. Le serf possède liberté minime tant que les impôts ou travaux, sévères, soient payés ou effectués. La liberté dont le serf bénéficie est la protection du Seigneur en cas d’attaque (même si cette règle n’est pas toujours prise en compte), de terres pour œuvrer (même s'ils ne la possèdent pas et qu’ils ne peuvent pas obtenir de gros attributs comme par exemple du gros bétail sous peine d’être vu comme un potentiel voleur).
Le serf est soumis à de nombreux impôts qu’ils partagent avec les alleutiers et autres vilains mais il garde l’exclusivité de la taille (un impôt) qui forme une véritable assurance avant l’heure. Celle-ci permet en effet au serf de se garantir la protection du seigneur et le logis dans la forteresse si jamais la situation l’oblige.
Nota bene : Les Seigneurs en quête de richesse et de prestige sautent bien souvent cette règle, la considérant comme obsolète et surtout impensable. Quel seigneur laisserait entrer la misère et la maladie dans son logis ?
Le serf est aussi soumis à la corvée qui est représentée par des périodes de travail gratuites directement reversées au seigneur. Ces corvées peuvent être par exemple la construction d’un édifice public, d’une muraille ou de l’entretien de n’importe quel édifice. Bien souvent en temps de famine, le Seigneur organise les corvées autour de ses champs.
En effet, notons qu’il existe deux sortes de champs: La réserve dont le seigneur a un total contrôle et perçoit toute la production et les tenures qui représentent les terres confiées aux serfs et paysans qui en disposent afin d’assurer une production convenable pour le Seigneur qui en prélève une forte partie généralement.
Le cens est un impôt justifié par le fait que le seigneur se doit d’offrir des conditions favorables au bon travail de ses serfs et paysans notamment en y faisant construire, étables, fours et parfois un moulin pour les fiefs les plus chanceux, soit en somme des bâtiments publics. Le cens permet alors de rembourser cet investissement dont usent les serfs dans leur labeur.
Un serf est dit de « main morte », c’est-à-dire qu’il ne peut transmettre ses biens qu’à ses enfants et uniquement si ces derniers vivent toujours sur les terres du seigneur où vivent les parents. Si ce n’est pas le cas où que le serf n’a pas eu d’enfants, l’intégralité de ses biens sont donnés au seigneur.
Nota bene : Un serf vit misérablement et avoir des enfants est un fardeaux ou un avantage selon le terrain que possède le serf. Celui-ci, souvent minuscule devra être partagé par les enfants et leurs familles, ce qui peut entraîner la mort de la famille entière si elle était trop nombreuse.
De plus, si un enfant né fils de serfs (père et mère), il hérite de leur statut (en somme en serf).
Le serf est prisonnier de ses terres puisqu’en effet il lui est impossible de quitter celles-ci sans l'accord de son seigneur. Un serf quittant les champs où il a été posté est jugé comme un crime grave, nommé l’acte de « déguerpir ». Souvent le serf tente de s’enfuir pour rejoindre un autre Seigneur en espérant y trouver une herbe plus verte. La vérité est que souvent le dit Seigneur finit par rendre le serf fuyard à son seigneur qui le punira sévèrement contre une modique somme d’or. Cependant il est possible que cela se passe mieux pour le serf qui ayant passé quelques mois caché et terrifié, devient officiellement le serf de ce nouveau Seigneur sans que l’ancien ne puisse contester.
Nota bene : Des guerres entre seigneurs peuvent être déclarées si trop de serfs fuient une seigneurie pour aller dans une autre et que celle-ci les accepte sans hésiter.
Le mariage est bien souvent le seul moyen de prendre de l’importance et plus de liberté pour cette classe qui ne peut espérer amasser trop d’or ou de pouvoir de par leur condition. Ainsi femmes et hommes doivent demander l’accord du seigneur pour se marier, la meilleure situation pour eux étant de réussir à s’élever comme alleutier afin de vivre bien plus librement et rêver s’élever socialement.
Néanmoins, il se peut que des paysans non-serfs ou simples ne vivent pas sous la régence totale d’un Seigneur. Nommés vilains, ces paysans « plus libres qu’à la normale » jouissent de moins d’impôts car ils sont plus libres mais, il subsiste un mais. Il ne possède pas non plus de tout les privilèges et protections qu’un paysan ou serf peut bénéficier.
Au XIIe siècle de nouvelles techniques agricoles apparaissent comme le système d’assolement triennal, l’araire, les moulins et plus encore qui permettent une grande amélioration de la condition des Serfs. Toutes ces nouvelles technologies entraînent dans leur sillage l’apparition des premiers châteaux forts qui parsèment aujourd’hui le paysage de notre monde. Cette politique du « toujours plus » demande une main d’œuvre bien plus importante et rapidement les serfs tentent leurs chances et s'enfuit pour rejoindre des seigneurs plus cléments.
Ainsi leur condition s’améliore encore un peu plus puisque les seigneurs se font plus laxistes pour garder sur leurs terres leurs serfs sans risquer leur fuite leur faisant sûrement miroiter une possible libération, ces serfs devenant alors des vilains sous certaines conditions de fidélités.