Lindulbläd, de mémoire de Södertällois, a toujours existé. En effet, ce fut un des premiers ports usités pour les échanges extra-insulaires mais également pour la pêche en eau douce. Principalement constituée de natif, elle a accueillie nombre de locaux des montagnes désireux de quitter les hauteurs sauvages des Pics occidentaux. Et si elle ne s’est jamais vraiment développée au point de devenir une plaque tournante telle que Finocchiaro, l'agglomération des tribus de l'île mère lui a permit de se développer sur les lisières du Fleuve de la frontière.
En effet, préférant s'étaler sur ce dernier fleuve, les Lindmänskor ont toujours apprécié avoir les deux pieds dans l'eau que sur terre, se privant de quelconque plantation ou bien de propriétaires terriens.
En majeur partie construite sur pilotis, l'on retrouve quelques maisonnées de pierre à l'orée du village, tributaires de descendants de mineurs. Globalement très pauvres, les locaux ne répondent qu'au capitaine du port, désigné par les instances de la capitale. Ce dernier bénéficie d'une demi-douzaine d'hommes organisés en une petite milice.
Lindulbläd a un développement anarchique, taudis, entrepôts & petits commerces s'entremêlent dans un méli-mélo de ruelles étroites. Construite sur plusieurs strates de bois, Lindulbläd s'élève jusqu'à quinze mètres au dessus du fleuve pour les plus hautes masures.
Localement, il est très commun de construire de nouvelles habitations par dessus les anciennes, accessible via de pénibles échelles de cordes ou par de sinueux et dangereux escaliers de bois écharpés.
Ainsi, on dénotera trois parties distinctes du village, l'eau proche, l'eau loin et le cimetière.
L'eau proche, déformation de langage, est la partie la plus basse de Lindulbläd. On y retrouve les barques et autres petites embarcations destinées à la pêche mais également de très vieilles habitations rongées par l'humidité et imprégnées d'une odeur âcre de vieux poissons pourris.
Le bois y est plus rembruni que l'eau loin et il y règne une obscurité tenace. Malgré que les locaux s'attellent chaque été aux renforcements des pontons, il est hélas commun d'y remarquer quelques crevasses et trous écharpés, provoquant de nombreuses chûtes.
Si la détérioration de l'eau proche s'accélère à chaque saison, cette situation tend à s'inverser avec les évènements récents et le besoin en ravitaillement des armées södertalloises. En effet, les Lindmänskor ont reçu de Söndsvall les matériaux nécessaires à la construction de nouveaux quais mais également à la rénovation des anciens.
Hautes couches du village, l'eau loin est une partie relativement récente qui bénéficie des rayons du soleil au détriment des bas niveaux. On y retrouve de nombreuses habitations ainsi que quelques commerces de guérisseurs, d'ébéniste mais également une petite auberge.
Au plus haut, se trouvent généralement les entrepôts où l'on fait fumer et sécher les derniers produits issus de la pêche.
Pénible d'accès, les résidents ont installé tout un réseau de pont en cordes et d'échelles de même que de petits monte-charges fort utile dans le transport des cargaisons.
On y trouve également les quartiers du capitaine de port, ce dernier y demeurant seul, délaissant sa milice à de maigres baraquements situés en contrebas.
C’est également la liaison même avec les maigrelettes cultures alentours alors bordées de pauvres bicoques de paysans cultivant le chanvre à des fins médicinales et textiles mais également le tabac en petite quantité.
Le cimetière est la partie la plus lugubre du village, se situant au même niveau que L’eau proche. Cette partie du village n’est pas très étendue et est principalement représentée par sa composition originale. Un imposant navire échoué fait office d’abri à de nombreuses tombes, originellement destinées aux naufragé, ce dernier est devenu petit à petit une fosse commune aux locaux. L’Eröbringen était autrefois un navire marchand, son naufrage fait partie de la légende du village.
Quartier mal-réputé, les âmes sensibles et trouillardes n’y sont pas invitées. Peu stable et en décomposition avancée, L'Eröbringen est réel nid de pieux et de crevasses boisées, et aussi un refuge pour quelques déviants et esprits illuminés.
Peu impliqué dans le commerce au travers du continent, le village est relativement exclu des affaires du Royaume. La situation locale est désastreuse tant il est délicat d’y prospérer. Ce village est relativement utilisé en guise d’escale nonchalante afin de passer outre les taxes des grands ports. Si quelques marchands venaient à se perdre dans cet endroit délabré, la seule ressource qu’ils pourraient en dégotter serait un peu de poiscaille, chanvre ou une maigre quantité de tabac.
Les seules exportations se résumant très globalement à la commercialisation de la fibre de chanvre et le tabac séché. Quoique la qualité de ces ressources demeure relativement médiocre, le profit tiré de celles-ci s’avère plus ou moins intéressant étant donné l’absence de ce type de culture au sein de l’île mère.
Si l’artisanat se concentre majoritairement en l’élaboration d’huiles combustibles à partir de la poiscaille pêchée au cœur des eaux environnantes, l’on ne peut tout de même négliger les quelques très brèves plantations de tabac et de chanvre. En effet, les seuls capitaux transitant entre le Royaume et Lindulbläd demeurent ici destinés au commerce de tabac, huile de baleine et modestes textiles.
Considéré comme l’un des villages les plus pauvres du royaume de Södertalje, Lindulbläd se voit très peu considéré par le continent. L’on ne peut non plus parler de quelconque réelle richesse si ce n’est de l’omniprésence de la pêche au sein de ces terres et du peu de cultures étant entretenues. La vie y est considérée telle que relativement difficile.
Lindulbläd est un port réputé pour accueillir les fuyards, brigands et autres esprits tourmentés. L'on présume que le capitaine du port recevrait de nombreux pots de vins en échange de quelques services rendus aux malandrins de passage. Ce dernier offrirait des laisser-passer pour Rosenza dans un sens, mais également pour Duhlberg.
S'il est rare d'y observer des altercations et autres rixes, on observera de temps à autres la venue de mercenaire quêtant quelques figures notables fuyant Monteleone. Par coutûme, les escarmouches et autres rixes sont organisés en aval du fleuve.
Relativement cosmopolite, les locaux demeurent fidèles à Maximilian IV, ces derniers réprouvant en leur patois la plèbe montelanne.