Fondée au cours de l’année 1021, Rosenza est la capitale du duché éponyme situé au Sud-Est du royaume de Monteleone. Bercée par la frontière avec les Terres Royales et la ville voisine d’Andrioli non loin de là, la cité rosentaise est bâtie sur un plateau herbacé à l’Ouest du comté. Se présentant au monde comme la capitale des modes, l’on dit que tout atour qui est de bon goût provient de l’idée d’un rosentais. Placée sur un terrain assez plat et fertile, la cité demeure un lieu prospère malgré l’absence de grand cours d’eau et commerce donc principalement par voie terrestre avec les villes environnantes d’Andrioli et de Giardinodoro. Le bourg emmuraillé est divisé en trois quartier de tailles inégales : la Fosse aux Besogneux, le Quartier des Liserés et l’Avenue des Soieries.
Ceinte de vergers et de champs colorés, la fière Rosenza se dresse au sommet d’un plateau fertile parmi les terres sèches du comté. Les hautes murailles de calcaire de la ville s’élèvent vertigineusement autour des nombreuses demeures de chaume des paysans qui entretiennent les vergers qui habillent l’horizon rosentais. Entourées de champs de chanvre, de lin et autres textiles naturels, ces demeures abritent la majorité des serfs ne travaillant pas dans le service à l’instar des habitants de la Fosse aux Besogneux. Les environs sont calmes et peu touchés par la criminalité, les habitants étant bien supervisés par les forces du comte.
Située au sein du creux des quelques vallées, la Fosse aux Besogneux se voit surplombée de l’élégante et ardue avenue liant les quartiers des Liserés et hauts-quartiers de la cité. L’immense pont alors dressé au sommet de la fosse vient ombrager les ruelles tortueuses du bas quartier. L’on raconte parfois que l’on ferait déverser les pots de chambre de riches demeures par dessus les rambardes du pont, ceux-ci s’épendant donc à même les toits des quelques baraquements avant de s’écouler au coeur des basses rues.
Ceci étant dit, les chiures parvenant jusqu’au bas baraquements serait manifestement utilisé tel que fertilisant naturel aux maigres cultures environnantes.
L’unique accès à la fosse se ferait alors de par un modeste escalier dérobé au coin d’une ruelle, ceux-ci demeurant tout au plus gravillonneux et impraticable. Bordées de quelques modestes poulaillers et porcheries diverses, les baraques se voient relativement tapis de crasse et de boue. La population demeurant au sein de la fosse demeure ainsi les serfs les plus appauvris de la cité. Les pauvres baraquements seraient ainsi composés de bric-et-de-broc tandis que les sol seraient couverts de paille afin d’isoler tant bien que mal les résidents de ces demeures du froid.
Se dressant au bout du pont qui, après avoir passé les immenses portes de Rosenza, mène au centre du bourg, le quartier des Liserés incarne le point central de l’activité effrénée de la cité. Composé de rues sinueuses et pavées de grès beige, les Liserés se présente comme un quartier vivant et de taille vaste, abritant une étendue interminable de diverses bâtisses. On retrouve ici les maisons généralement plutôt vastes de la société libre, principalement des artisans qui contribuent à l’immense commerce textile rosentais ainsi que les fréquents marchés colorés orchestrés au sein de la place centrale animée par les piloris et les crieurs de nouvelles. A l’Ouest du quartier s’élève fièrement le clocher de la cathédrale Sainte-Constance dont le célèbre et impressionnant dôme étonne toujours les étrangers. Autour de la bâtisse religieuse sont concentrés de nombreux ateliers de travail du bois, profitant de l’affluence pour vendre diverses iconographies religieuses. La face Nord du quartier se présente en contraste du reste du quartier, demeurant un lieu assez calme et où le passage n’est pas très élevé. Bordée par de jolis jardins habillés d’oliviers et de ronces fleuries, cette partie est majoritairement constituée des habitations de la modeste bourgeoisie et des cabinets des érudits qui oeuvrent paisiblement à l’abri du chahut central.
Demeurant un quartier animé et vivant et malgré le petit système d’égouts qui traverse la ville, les Liserés n’est pas un lieu à la salubrité tout à fait exemplaire et à la sécurité absolue, de nombreuses tavernes rendant les ruelles favorables aux altercations d’ivrognes.
Fermée par l’harmonieuse Arche des Chrysalides dont les portes de sapin sont gravées de récits d’un autre temps, l'Avenue des Soieries constitue une voie épaisse et longiligne qui rassemble les vastes demeures de l’élite rosentaise. Pavée de grès et de quelques plaques de fer où sont gravés les noms des principales familles notables de la cité, la rue est bordée d’une foison d’oliviers alignés et diffusant une odeur particulière à la ville. Les amples et opulentes demeures de la bonne société de Rosenza sont réputées pour être extrêmement fastes, faites de pierre finement ciselée et de poutres de bois gravées de motifs d’oliveraies, propres au comté. On constate également disséminées partout de nombreuses immenses amphores de terre cuite ou de métaux qui abritent des fleurs entretenues par les domestiques du comté.
Au bout de l’avenue, après la plaisante place des Victoires, apparaît le cossu Castel des Fines Fleurs. Le château fortifié et entouré de hautes tours demeure un excellent lieu stratégique tout en affichant une architecture très ornementale. Ainsi, les cours intérieures, les arches, les jardins aux haies taillées et les fontaines sont nombreuses parmi les basses et hautes cours de la demeure et donne à l’endroit une prestance reconnue par tous ceux ayant la chance de s’en approcher. Traversée par le modeste système d’égouts de Rosenza, l’Avenue des Soieries demeure un lieu à la propreté satisfaisante et où il fait bon vivre en raison de la sécurité apportée par les constantes patrouilles des milices des familles honorables et du comte.
Située au Sud du Comté du Val et à l’Ouest des terres royales, Rosenza profite de grandes voies marchandes, commerçant à souhait de grandes quantités de divers textiles à destination de Finocchiaro et moult productions à base d’huile d’olive vers le continent entier. Jouissant effectivement d’une prospère production d’oliviers, Rosenza a su se démarquer des quelques autres cités en s’appropriant le marché de cette huile précieuse et de ses textiles dispendieux. Prônant l’autosuffisance, Rosenza ne tient davantage à s'impliquer au coeur d’un commerce plus large, préservant donc sa production minière pour la cité en elle-même.
En raison de la floraison constante du commerce de textiles, l’artisanat rosentais est principale fondé autour des professions de l’habillement. Ainsi, les ateliers de tanneurs, de tailleurs, de tisserands et d’autres couturiers se comptent par la centaine et rivalisent de créativité afin d’entretenir la réputation de Rosenza en tant que berceau de la mode. De nombreux autres commerçants tels que les forgerons, les ébénistes et les tailleurs de pierre s’articulent parmi l’activité de la cité, contribuant à l’essor des bâtiments ouvragés.
Reconnue pour ses textiles et divers vêtements luxueux, Rosenza se constitue telle une des cités les plus riches du Royaume de Monteleone.
Jouissant de terres propices à l’agriculture et l’élevage, Rosenza se voit autosuffisante sur le plan alimentaire de par de petites récoltes. L’on constate également la présence d’une mine et d’une carrière de pierraille à l’Est des murs de la cité, permettant ainsi à l’artisanat local de ne dépendre de quiconque. L’on ne fait effectivement importer que peu de ressources en la cité, celle-ci se voulant autonome.
En raison de la rigueur et de la sévérité des sanctions de la famille du comte, la criminalité n’est qu’une petite partie du quotidien des rosentais. En effet, surtout concentrés dans la Fosse des Besogneux et à l’extérieur des murs et principalement constituées d’embuscades de nuit et de vols à la tire, les délits ne constituent pas une grosse crainte de la population contrairement à d’autres villes de taille similaire.
Rassemblant au total une vingtaine de milices privées appartenant aux familles anoblies du comté de Rosenza sans compter les troupes du comte, la cité éponyme demeure un lieu à la défense poussée par ses épaisses et nombreuses fortifications, son terrain dégagé permettant une vue sur la moindre armée ainsi que ses grands effectifs.
Travaillant essentiellement dans les cultures, les quelques petites mines et carrières et en tant que serviteurs, les serfs représentent 54% de la population rosentaises, suivis par les commerçants alleutiers et bourgeois qui représentent chacun 23% et 17% de la cité. L’élite rosentaise, la noblesse, constitue seulement 6% de la population totale de Rosenza, dominant les lieux par leur influence et non leur nombre.