Fière cité fortifiée et ostentatoire, Giardinodoro se dresse à l’horizon d’une immensité de champs, vergers et potagers. Considérée comme le grenier du royaume de Monteleone, la ville fut fondée en 867 en tant que simple village de paysans. Située au beau milieu de terres extrêmement fertile, dans un climat doux et tempéré, au pied de la pointe sud des « montagnes d’Octoli », Giardinodoro s’est rapidement développée en raison de l’abondance de terres propices à la culture. Fournissant tout le royaume de Monteleone en grain, les autres comtés disposant de champs plus modestes, le village s’est rapidement transformé en réelle métropole et devint la capitale du comté du Val en 1054. Elle est réputée pour son architecture étalant sa richesse ainsi que son environnement rendu agréable par la prolifération de fleurs et autres plantes. Giardinodoro est divisée en trois immenses quartiers entre ses hautes murailles.
La cité de Giardinodoro fût englobée dans les frontières södertalloises en l’an 1520 lorsque l’on fît ratifier l’Armistice de Pluviôse au terme de la Basse-Guerre. L’on fît stationner divers pelotons de l’armée insulaire afin d’assurer une transition paisible de l’influence de la cité vers les mœurs södertälloise, la population locale se voyant tout au plus mécontentée par la défaite que le royaume de Monteleonne se voit essuyer.
Aujourd’hui, l’on considère que le peuple est composé de manière relativement peu hétérogène entre natifs montelans et södertällois, leur cohabitation se voulant encore teintée d’anciennes tensions dorénavant accrues par l’émergence de la variole. Si l’établissement södertällois se déroulait d’ores-et-déjà depuis un siècle, c’était ici sans compter la propagation de la variole décimant furieusement les populations locales depuis la cité d’Akersfjord.
L’on aurait fait dresser de rudimentaires fosses au pied des monts d’Octoli en lesquelles seraient délaissées les diverses dépouilles des victimes de la variole issues de la cité de Giardinodoro et de Finocchiaro.
Au-delà des hauts murs grisés de Giardinodoro s’épanouit une immensité de cultures. En raison de la terre fertile du Val, les champs, vergers et autres lieux d’agriculture s’étendent sans limite et verdissent éperdument le paysage. De nombreuses bicoques de bois foncé s’orchestrent donc autour de ces champs, abritant toute la population en servage près des cultures. Les serfs s’affairent donc au sein de ces petits quartiers à l’extérieur du bourg et n’ont que très peu de raisons d’y mettre les pieds, au grand bonheur de la haute société.
En passant les épaisses portes de Giardinodoro, l’on entre dans un quartier chargé de senteurs florales, d’où son nom de quartier des Arômes. En effet, de nombreuses petites maisons rassemblant les alleutiers s’articulent autour d’un grand étang artificiel où grenouilles et canards s’épanouissent. On retrouve ici un grand lavoir, de nombreux fleuristes et la place centrale où sont annoncées les nouvelles giarnaises et organisés les populaires marchés aviaires qui animent quotidiennement les étés de la cité en vendant de nombreuses espèces d’oiseaux parmi les autres fleurs. Le petit peuple étant véritablement exclu de l’enceinte de la ville et seules les classes libres résidant en son sein, le quartier des Arômes jouit d’un entretien convenable, les bâtiments étant réparés en temps et en heure. Cependant, le manque d’égouts dans ce quartier justifie d’une propreté douteuse, de nombreuses ruelles étant délaissées et utilisées comme endroit où jeter ses insalubrités.
Le quartier étant gardé par les gardes citadins et certains membres de la chevalerie du Val, il y fait relativement bon vivre et la sûreté est acceptable, bien que parfois perturbée par des vols ou confrontations diverses.
L’on dit cependant que les flambées de varioles progressant vers la cité attiseraient moult tensions au cœur de celle-ci, les quelques premiers cas s’étant vu immédiatement isolés hors de la cité vers une modeste ferme que l’on aurait investi dans ce but. Les victimes soupçonnées de la variole seraient ainsi conduites sous escorte réduite et précautionneuse vers l’édifice en question afin d’y être regroupés et traités par quelques soignants s’attelant à ce rude labeur.
Placé au centre de la cité et s’étendant en pente jusqu’au quartier des Éclats, le boulevard des Azalées est une très large rue pavée de mosaïques aux couleurs bleutées abîmées par le temps et le passage. Agissant en temps que grand-rue commerciale de la cité, tous les principaux commerces, qu’il s’agisse d’ateliers d’alleutiers, de cabinets d’architectes ou d’apothicaireries sont rassemblés au sein de la voie. Une petite fontaine au bout de la rue marque le grand rond-point où passent les calèches qui se rendent au notable quartier des Éclats. De nombreuses ouvertures sur les égouts permettent à la populace de déverser leurs déchets sans trop salir le quartier, offrant alors une salubrité convenable. La sûreté dans ce quartier est exemplaire, les patrouilles de gardes et la forte présence des chevaliers du Val dissuadant les criminels de sévir.
L’on raconte que les premiers cas de variole se déclarèrent au cœur du Boulevard des Azalées faisant réception de moult ressources importées et accueillant là divers marchands nomades. La variole se serait ainsi insinuée en la cité au travers des marchands sillonnant les cités frontalières. Les quelques bâtisses ayant été suspectées d’avoir abrités quelques souffrants se voient dorénavant condamnées et signalés d’une croix blanche à même la porte.
Le quartier des Éclats porte son nom grâce aux époustouflantes habitations des riches habitants de Giardinodoro qui ont pour habitude d’installer des grilles dorées autour de leurs demeures. Débutant après le rond-point du boulevard des Azalées, le quartier s’étale tout en hauteur vers le magnifique fort des Éperviers, fastueuse résidence du comte du Val. Il compte alors de nombreuses marches et sa grande taille est plus due à l’extravagance des demeures de la noblesse et la bourgeoisie plus qu’à la densité de sa population. De nombreux squares et pots fleurissent le quartier qui a accès aux égouts, le rendant alors très propre comparé aux autres grandes villes. La sûreté au sein du quartier est irréprochable grâce à la concentration de soldats de la ville ou des milices privées qui assurent la sécurité des affluents habitants.
Jouissant de terres fertiles et de cultures en abondance, Giardinodoro s’est établie comme le centre de l’agriculture montelanne et peut en conséquence se vanter d’un commerce florissant de grain. Grenier du royaume, la ville exporte vers d’autres comtés et pays de fortes quantités de céréales et vivres et s’enrichit extrêmement lors de conflits ou de famines.
La ville de Giardinodoro produit de nombreuses boiseries et revêtements en bois d’olivier, arbres qui prolifèrent dans les contrées. Passée maître dans l’ornement du bois, la majorité des artisans résidant dans la ville ont une occupation s’en approchant. Ainsi de nombreux charpentiers, menuisiers, ébénistes et autres ouvriers s’offrent des conditions de vie relativement prospères grâce à la forte demande de ces activités.
Comptant plus de greniers que n’importe quelle région du continent, Giardinodoro est une ville riche et très prospère grâce à ses richesses en grain et en bois. En effet, l’exportation commune de blé, orge, avoine, maïs, chanvre, cerises et olives ajoutent régulièrement à la fortune de la cité.
La criminalité au sein des murs de Giardinodoro est occasionnelle et contrôlée en raison de l’exclusion de la pauvreté et de la misère ainsi que la présence forte de soldats qui surveillent la ville. Cependant, il arrive parfois quelques débordements hors des murs, parmi les petits quartiers paysans, où le vol, le meurtre ou les règlements de comptes sont d’occasionnels malheureux incidents.
Jadis considérée telle que la cité la plus sûre du royaume de Monteleonne, sa situation s’altéra bien largement lors de la rédition Montelanne ; Giardionodoro tombant ainsi aux mains des insulaires. Si les cités frontalières ne se voient que peu chamboulées par leur changement d’allégeance, le peuple de la capitale du Val se veut fier et bien peu accordé à l’influence södertälloise. L’on déplore ainsi depuis l’an 1520 de fréquentes rixes opposant natifs montelans et södertällois ayant migré vers ces terres nouvellements acquises.
Main d’œuvre nécessaire au bon commerce de la cité, les serfs représentent 31% de la population totale de la ville de Giardinodoro. Attirés par la prospérité et les bonnes conditions de vie au sein des murs de la ville, les alleutiers représente 39% de la population giarnaise. La bourgeoisie et la noblesse, elles, possédant un bon nombre de terres et profitant de la floraison du commerce, représentent respectivement 19% et 11% du peuple.
La gastronomie de Giardinodoro se distingue par son utilisation du pain, qui intervient sous toutes les formes et toutes les céréales à tous les repas : miche de pain, panure, miettes de pain au-dessus des plats… Les étrangers, ravis par cette méthode culinaire, véhiculent une bonne réputation sur la cuisine de la ville.