Située à l'extrême Est de la principauté de Gaçaferi sur laquelle s’est érigée cette vaste cité, Ahmetaj est aujourd’hui reconnue comme un grand marché des épices.
L’on s’attela à bâtir Ahmetaj sous l’impulsion du Prince Asafar Ibbi-Shahan durant le XIIe siècle, constituant ainsi la cité telle que point de jonction entre les terres sacrées et la principauté de Gaçafari fraîchement alliés à la foi Completioniste. Si les relations qu’entretiennent Farhas et les terres gasques se voient relativement froides, c’est avant tout de par la récalcitrance de croyances religieuses ayant marqué de manière indélébile les moeurs et coutumes des populations gasques.
Profitant d’un climat tout au plus propice à la culture de moult aromates dispendieux, l’on lui connaît des paysages atypiques s’étendant largement aux abords des murs de la cité ainsi animés de vives teintes que les crocus à safran arborent jovialement.
Si le quartier du Safran se veut au plus proches des cultures environnantes, c’est notamment de par sa forte concentration de serfs et paysans besognant au cœur des champs voisins et nombreux vergers.
L’on retrouve ainsi de larges allées bordées de dattiers, figuiers et amandiers faisant la renommée culinaire des terres gasques. Rythmée de par les allers-et-venues de marchands ambulants, le bas quartier se voit animé de fréquents marchés se dressant au cœur de petites place faisant la liaison avec l’allée des Genévriers. Si l’architecture des habitations environnante se veut relativement peu ouvragée, ainsi composée de simples briques de grès et poutres de chênes. Composé d’une majorité de serfs et petites gens, les bas quartiers se voient accueillir de modestes appartements plus ou moins entretenus. Ce n’est qu’à proximité des quartiers des Genévriers que l’on retrouve de nombreux établissements publics tels qu’auberges et lupanars ainsi que divers ateliers de tannage, jouissants de l’orée de la ville pour y exercer leur besogne, sans souiller les allées de hauts quartiers. Profitant d’une certaine proximité avec le fleuve sanguin, la cité s’étend timidement au travers de modestes pontons permettant ainsi la pêche en eau douce.
Les quartiers des Genévriers sont caractérisés par les fréquents marchés sillonnant les allées exiguës de la cité. Constitués essentiellement d’artisans plus ou moins fortunés, bourgeois et marchands notables, ces quartiers se voient accueillir d’élégantes demeures et riches appartements aux façades tout au plus ouvragées. Ainsi, l’on retrouve tout de même moult étals marchands commerçant de riches pigments et denrées dispendieuses. L’on couvre alors ces échoppes temporaires de larges étoffes de moult tissus aux vives teintes liant les édifices de part et d’autres. Considéré tel qu’important marché maraîcher du continent, l’on peut compter parmi les variétés de denrées préposées au commerce de nombreuses épices se cultivant uniquement au cœur des terres fertiles de Gaçaferi ainsi que de rares feuilles sèches de tabac, fruits d'importations calorgues. Ce n’est qu’au nord de ces quartiers que l’on retrouve la modeste paroisse de la cité ainsi accotée à un large hospice abritant pestiférés et mourants.
De nombreuses distilleries viennent à leur tour border les quartiers de genévriers en délaissant flâner de douces effluves sucrées. Sublimées de notes fruitées et divers aromates, les liqueurs gasques trônent jovialement à même les vitrines et présentoirs de fastueuses boutiques joignant les hauts-quartiers des mémoires.
Appréciés pour leur extravagance architecturale, les hauts-quartiers de la cité d'Ahmetaj se veulent somptueusement ouvragés de colonnes délicates parsemées d'une épaisse végétation aux bourgeons colorés. Les toitures de ces fastueux édifices sont alors sublimées de volutes d'ardoise de toutes sortes et détaillées d'étroites lucarnes aux courbes arrondies et vitraux armaturés. Abritant uniquement la noblesse et haute bourgeoisie de la cité, l'on accorde une attention toute particulière à l'exposition d'imposantes statues de marbre et fontaines de grès. Ce n'est qu'au centre même du quartier que vient trôner le palais autour duquel s'articulent les allées pavées joignant les différentes riches demeures de maisonnées fortunées.
Un unique établissement libertin vient finalement accompagner la grande allée menant au palais tandis que de grands salons de thé sillonnent jovialement les embranchements du quartier. À leurs côtés défilent de rares boutiques d'artisanat de luxe.
Le commerce se concentrant essentiellement au travers de l'exportation de dispendieuses épices et compositions de tabac, l'on retrouve un important artisanat se nourrissant de la production de réalisations de bois comme de métaux précieux servant notamment à la consommation de résines et plantules à coupe très fine parfois assorties à de délicats aromates gasques. L’export et l’import de denrées locales se voit relativement conséquents, permettant ainsi la culture de quelques aromates étrangères prospérant en les terres des Calorgues. Ahmetaj se veut tout de même principale cité productrice de légumineuses, céréales et fruits issus des vergers locaux. Moult de ces ressources nourriraient vraisemblablement le marché nomade de Nieminen ainsi que la cité de Vrioni.
Riche d’une grande variété de fruits à coques, légumes et céréales, Ahmetaj doit essentiellement sa richesse à l’export de denrées alimentaires, aromates et épices dispendieuses. L’on retrouve ainsi communément quantité d’amandes, pois chiches, dattes, figues, abricots et divers arachides. Peu attachée à la réalisation de mets culinaires délicats ; la cité d’Ahmetaj se voit davantage productrice de spiritueux divers et liqueurs fruitées.
Relativement prospère, la cité se voit plus ou moins éloignée de forfaits majeurs. L’on peut cependant remarquer une certaine recrudescence de petits larcins lors de marchés. Il n’est cependant rare d’assister à de violentes rixes bien souvent provoquées par quelques étrangers offensés de par le libertinage des peuples gasques ; incompris et non toléré par la foi completioniste.
Ainsi, les hauts-quartiers se voient ici gardés par de petits groupements militaires tandis que leurs nobles résidents se voient escortés au travers de la cité.
Influencé de par sa proximité avec le royaume de Monteleonne et tiraillé par d’anciennes croyances s’étant ancrés en les moeurs Gasques, le peuple de Ahmetaj se voit communément assailli de divers sermons farhésiens. Si la population gasque se voit bien peu disposée à renoncer à ses coutumes libertines et frivoles, elle n’en demeure pas moins condamnable aux yeux des fidèles du Completionem.
En effet, si les Gasques ont autrefois renoncé à ces croyances aujourd’hui considérées telles que païennes, les mœurs gasques se voient tout de même marquées de manière indélébile par ces traditions révolues.