Bâtie en 1107 sous le règne d’Immacolata I au sommet d’une colline, la ville de Montambrosio connaît un développement tardif. En effet, il lui aura fallu une soixante-dizaine d’années pour que la cité ressemble vaguement à ce qu’elle est maintenant. La ville est lacée dans la cuvette que forment les Monts Anelli afin d’y exploiter les sources d’eau, d’où elle tire sa réputation encore aujourd’hui. Complètement fortifiée et entourée de hauts sommets, elle en garde une importante défense. Le cœur, aux grandes rues pavées est divisé en trois quartiers, forme donc la Larmeuse, le quartier du Bosquet et pour finir le quartier de l’Aiguière.
Annexée en l’an 1520 au terme de la Basse-Guerre par le Royaume de Södertälje, la cité de Montambrosio se voit progressivement glisser vers des coutumes davantage södertälloises. L’on dit que la transition vers l’influence södertälloise se vit relativement paisible, les assauts s’étant déroulés au loin de la cité, celle-ci n’en ayant ainsi nullement pâtit.
La cité de Montambrosio se voit aujourd’hui subir les premières vague de variole provenant de la côte Est du continent, contraignant ainsi la garde locale à condamner les demeures abritant quelconques souffrants s’apparentant à ces maux.
Dégageant une aura d’austérité et de droiture, la cité de Montambrosio se présente telle une impétueuse place fortifiée. Bordée de moult cultures céréalières et pâturages ovins, Montambrosio revendique de fertiles champs alors irrigués par le cours d’eau central de ces terres. On décèle également dans le paysage une multitude d’aqueducs sortant par-dessus les murailles, amenant l’eau des sources dans les ruisseaux qui habillent l’environnement faenzalois.
Au nord de la ville, contre les remparts, se dresse le Quartier de la Larmeuse. Fondé en contrebas des sources des monts Anelli et exploitant ces sources depuis des siècles, la ville achemine les écoulements par le biais d’aqueducs et de déviations. Ainsi, un des conduits qui traversent la ville se déverse dans l’Ouest du quartier dans une fontaine ornée d’une lascive statue de Teresa Travisano qui tient une jarre d’où s’écoule le précieux liquide. Lors des fortes pluies qui frappent parfois la cité de Montambrosio, il arrive que les conduits aquatiques de la ville débordent et créent de mineures inondations des rues. Ces jours mouillés sont appelés par la population ambrioloise des « Jours de Larmes », d’où le nom du quartier. Ces sinistres événements, de fréquence irrégulière, expliquent les hautes et résistantes fondations de pierre sur lesquelles sont postées les bâtisses afin d’éviter l’inondation des planchers et autres celliers. Lieu abritant une partie du petit peuple ambriolois qui réside dans des demeures communes où s’entassent plusieurs familles ainsi que de nombreuses boutiques, le Quartier de la Larmeuse est un quartier propre en raison des égouts qui traversent les souterrains dans chaque partie de la ville.
Au centre de Montambrosio s’étend le grand Quartier de l’Aiguière. Disposant de quatre grandes rues à chaque point cardinal rejoignant la fameuse Place Aquatile, cette vaste partie de la ville abrite de nombreux artisans ainsi que des bâtisses de taille variées habitées en majorité par les alleutiers et la bourgeoisie. Demeurant monotone dans les tons de ses murs faits principalement de pierre, le quartier est pavé et son sol est abîmé par le passage constant. On trouve ici un long aqueduc acheminant l’eau potable qui, au centre de la Place Aquatile, distribue l’eau par une fontaine en forme d’aiguière. C’est ici que sont organisés les grands marchés de la cité et l’activité générale de la population, les crieurs, afficheurs, commerçants et autres voyageurs se rencontrant sur la place centrale. On retrouve également une multitude de tavernes qui ont toutes la particularité de posséder des âtres démesurés, offrant au paysage de grandes cheminées participant à l’atmosphère grisée de Montambrosio. Souvent pénétré par les patrouilles de la garde de la ville et traversé par le système d’égouts, le Quartier de l’Aiguière demeure un lieu à la salubrité et la sécurité convenables.
Situé au sommet de la ville rocheuse et plaqué à l’est contre les murs, le Quartier du Bosquet porte son nom en raison des nombreux peupliers plantés un peu partout. Disposant d’une longue et large rue menant à l’immense demeure du bourgmestre autour de laquelle s’orchestrent une multitude de ruelles donnant sur des demeures imposantes, le Bosquet est bien plus aéré et agréable que les deux autres quartiers de la cité. Bien que les demeures soient de taille conséquente, elles ont la particularité de demeurer austères, possédant des formes peu ouvragées et des motifs simples. S’accordant au gris des roches entourant la ville, le quartier semble former une petite forteresse et domine fièrement le reste de la ville. Tenu assez propre par les systèmes d’égouts qui passent sous les demeures, le quartier du Bosquet est sûr en raison des patrouilles fréquentes de la garde citadine ambrioloise bien que quelques cambriolages de petites envergures ont parfois lieu dans les demeures les moins enfoncées dans les profondeurs du quartier. La hauteur du quartier lui accorde parfois des jours brumeux, des nuages venant s’écraser contre les montagnes qui le surplombent.
Bercés par de nombreuses montagnes, les Ambriolois s’affairent à produire leurs denrées indépendamment. La majeure partie du commerce se fait entre les murailles. Maîtresse des eaux, Montambrosio vend, taxe et établit une partie de sa fortune grâce à cette ressource précieuse. Demeurant relativement isolée des villes extérieures au comté de Faenza, la cité ne reçoit que peu de ressources et n’en exporte aussi peu à l’exception de ses eaux.
Montambrosio concentre son artisanat sur des produits luxueux comme le parfum, les étoffes ou encore les sculptures qui peuvent rapporter des richesse à la ville, mais aussi sur les métiers de moyenne classe tels que l’ébénisterie, la maçonnerie ou encore la forge, donnant ainsi un rôle à tout le monde au sein de la société.
Les occupations sont très variées au sein de Montambrosio en raison de l’autosuffisance de la cité, il est donc aisé d’y trouver sa place en tant que commerçant ou artisan.
L’eau miraculeuse est l’une des meilleures ressources de Montambrosio. Vendue par les apothicaires en tant que remède pour n’importe quel mal et dite sacrée, elle est aussi utile à la bénédiction de champs, d’enfants, de maisons. Les fruits et légumes issus des diverses cultures alentours demeurent également relativement reconnus pour leur qualité, de par les terres fertiles et constamment irriguées par les cours d’eau bordant la cité.
Si la criminalité n’est pas tant présente, l’on constate cependant la présence de quelques modestes groupes de la pègre sévissant au sein des bas quartiers. L’on raconte que certains de leurs regroupements auraient lieu au cœur des égouts et caves souterraines. Les vols à la tire et petites esclandres entre groupes se veulent relativement réguliers. Outre ceux-ci, l’on ne parle réellement de grande criminalité, les agressions et meurtres se faisant rares depuis la venue de différents pelotons de l’armée södertälloise afin d’assurer un passage sous la couronne insulaire sans embûche.
Si les quartiers et diverses ruelles se veulent relativement sûrs, les égouts n’en demeurent pas moins animés par les allées et venues de la pègre : les rondes de la milice ne s’étendant pas jusque sous terre. C’est en effet par groupes de quelques miliciens que les rondes s’effectuent au sein de la cité, gardant notamment la population des diverses potentielles agressions et quelques sorties de tavernes. L’on constate également un chiffre d’autant plus élevé au sein des hauts quartiers de la cité, les classes élevées se gardant de la petite criminalité de petites gens.
Présentant une population diversifiée et hétérogène, la ville de Montambrosio est composée à 34% de serfs, travaillant principalement en tant que domestiques et paysans au sein des cultures de la cité. Les alleutiers et la bourgeoisie forment respectivement 42% et 18% du peuple citadin tandis que la faible part des nobles constitue seulement 6% des ambriolois.
La contrée de Montambrosio porte un amour des légumes plus accentué que les autres grandes villes. Ici, même les enfants en raffolent et en réclament à la fin du repas. On ne privilégie guère les choses sucrées, mais un soupçon de miel en fin de cuisson est toujours apprécié.