Davantage connue sous le nom d’« Ancienne Capitale », Andrioli est désormais une grande ville à la gloire passée. Un parfum d’histoire souffle doucement sur les habitants lorsqu’ils déambulent au creux des rues. Bâtie au début du IXe siècle, cette cité se démarque des autres par l’épaisse muraille qui la protège, et les gigantesques montagnes qui la surplombent. Une ambiance particulière y rôde et rappelle à chacun la superbe capitale qu’elle était. Elle abrite toutes classes sociales et toutes provenances : les étrangers y vivent autant que les habitants de pure souche qui ne l’ont jamais quittée. On prétend que cette ville donne une nouvelle chance à ceux qui se seraient égarés dans le chemin de leur vie. Aujourd’hui, Andrioli est décrite par sa diversité sans nul pareil, et par sa gastronomie très douteuse. Chacun peut s’y plaire : le guerrier qui s’exerce au combat, le bûcheron émérite, l’artisan du coin, l’érudit littéraire, le paysan qui profite des terres fertiles qu’apportent les montagnes, le bourgeois qui veut s’instruire ou s’enrichir, et même le soignant en perpétuelle recherche de savoir.
La cité d’Andrioli fût massacrée par les troupes insulaires et rosentaises lors du siège de l’an 1519 durant la Basse-Guerre. C’est ainsi que quelques mois après la prise de pouvoir de la comtesse de Rosenza, une imposante agglomération de forces armées vinrent se réunir aux portes d’Andrioli, entamant une prise qui ne dura que trois jours. L’on compta alors environ mille cinq-cents hommes au total, comprenant environ 800 hommes d’infanterie, 200 archers, 300 cavaliers légers et 200 cavaliers lourds, sans compter la dizaine de catapultes. Beaucoup sont ceux qui fuirent la ville avant même que les armées de l’Est n’arrivent à destination, ainsi, l’on ne déplora pas de morts de notables.
Les quartiers furent mis à feu et à sang, bon nombre d’édifices ayant été pillés et incendiés.
L’on fît dorénavant stationner un conséquent détachement rosentais afin d’y maintenir les terres nouvelles acquises.
Dures furent les années qui suivirent la chute de la cité, la répression insulaire se voulant cruelle. L’on fît durement élever les impôts de la cité afin que celle-ci prenne part à l’acquittement des dettes södertälloises contractées dans le but de financer la guerre dorénavant terminée. Moult rixes et altercations eurent ainsi lieu au coeur de la cité tandis que l’influence södertälloise tentait de s’imposer.
Andrioli se fait aujourd’hui le théâtre de bien des affrontements, la population se déchirant violemment pour la conservation de leur culture montelanne tandis que le peuple södertällois tend à s’affirmer davantage encore en ces terres.
En référence à la cendre qui évoque les vestiges du passé, le quartier de la Cendrée condense dans ses bras les populations des plus basses classes sociales. Qu’il s’agisse de paysans sans le sou, d’artisans fauchés, de citadins ruinés, ou même de voleurs en cavale, il ne fait pas bon vivre d’y aller seul sans connaître l’endroit ni avoir de connaissances sur lesquelles pouvoir compter en cas d’agression. On peut trouver les ruines de l’ancienne demeure de la reine Fortunata II, qui n’ont pas été restaurées. A la place, les brigands et personnes de mauvaise augure en ont fait un repère de crapules. En ces lieux, ce qui était noble autrefois est aujourd’hui pittoresque et mal famé.
L’on dit qu’en son cœur seraient fomentés moult escarmouches, rixes et soulèvement populaires afin de s’opposer au joug södertällois. Il n’est ainsi bien rare que des individus appartenant au peuple södertällois se voient pris en grippe au coeur du quartier de la cendrée ou même que de maigres patrouilles se fassent agresser.
L’Ardoise constitue la place publique, le cœur de la cité. Ici, les étals de marché s’étalent le matin, on s’y retrouve pour discuter et profiter des commérages du jour. Les crieurs se rassemblent essentiellement à l’Ardoise pour transmettre les nouvelles et vanter les services d’une boutique. Les tavernes s’y situent majoritairement, chacune avec une spécificité particulière, étant donné les populations étrangères qu’on peut y trouver. Quartier le plus fréquenté d’Andrioli, c’est ici que les habitants et voyageurs écoulent la plupart de leur temps.
La population s’affirmant montelanne se verrait ici bien fréquemment prendre part à diverses dégradations, agressions et vandalisme d’échoppes, étals et individus se rapportant au peuple södertällois.
Après la pendaison de Fortunata II, le quartier de la Cendrée, qui était autrefois nommé la Glorieuse, fut laissé à l’abandon le plus total. C’est ainsi que les petites classes sociales y érigèrent leurs habitations. Les nobles et la haute bourgeoisie, forcés de délaisser l’endroit et soucieux de retrouver un endroit calme et sûr pour vivre, s’installèrent au fond de la ville. Leur nouvel espace fut conçu de cette façon. De nos jours, il s’agit d’un quartier éblouissant qui ne laisse pas les esprits mutiques. Des jardins riches et colorés se situent ça-et-là, des fontaines font entendre leur doux son de chute d’eau, et les demeures aussi majestueuses les unes que les autres s’étendent devant les visiteurs. L’accès est cependant restreint, et rares sont les gens de basse condition qui s’y promènent.
Connotation directe avec la couleur éclatante du ciel qui nous paraît lorsqu’on lève le menton, le Bleu du Ciel est un quartier particulier qui se situe sur les murailles d’Andrioli. Sa frontière s’arrête derrière les remparts. La question est souvent posée quant au positionnement de l’institut religieux de la cité, qui est plaqué contre les fortifications, mais dans l’opinion commune, il est placé dans le Bleu du Ciel. Ces murailles sont si larges qu’elles s’animent naturellement, par des marchés nocturnes ou même de petites habitations. Les tours sont utilisées par les gardes pour surveiller l’horizon, et les habitants prennent plaisir à s’en promener tout le long, pour admirer la magnificence des paysages qu’offrent les montagnes, les plaines et les toits qu’ils surplombent.
Ou dite « la Débauchée ». Quartier le plus mal réputé, et paradoxalement très animé, tout particulièrement le soir. Les établissements de jeux s’y trouvent, au même titre que des bordels et maisons closes de luxe. Si un habitant foule le sol de la Sussureuse, ce n’est guère pour admirer la façade des structures. Le marché noir y a également une place de choix. La garde peine à garder un œil sur les activités exercées en ces lieux, et ne parvient pas tout-à-fait à maîtriser les débordements de violence qui peuvent s’y produire.
La Sussureuse demeure le quartier se faisant le théâtre nocturne des affrontements populaires entre södertällois et montelans, ceux-ci se prêtant à moult rixes et parfois crimes davantage conséquents.
L’Aigle Fier regroupe les différentes boutiques d’artisans, les enseignes où travailler de manière générale, ainsi que les lieux de détente et de savoir. La Lame d’Argent, large institut guerrier, rassemble les combattants désireux de faire leurs preuves et de progresser, tandis que la Blanche Page est une bibliothèque pleine d’ouvrages et d’instructeurs capables d’enseigner la lecture, l’écriture et l’art des chiffres. On trouve des thermes pour se décrasser après une journée de labeur, des boutiques de couture, d’artisanat, d’armes, ou encore des forges et bien plus encore.
Andrioli est la ville idéale où prospérer dans le commerce. Chacun peut faire ses preuves avec un commerce à toutes épreuves. Il suffit de plonger son œil dans les rues pour voir tous les étals qui se dressent nuit et jour et leur popularité. Néanmoins, les Andriolois sont connus pour une certaine exigence, même les plus pauvres : ils nourrissent une satisfaction appuyée pour le travail bien réalisé, et chacun sait qu’il faut s’acharner au labeur afin d’être récompensé.
La cité compte tous les corps de métiers, et par conséquent d’artisanat. Autrui peut s’épanouir à Andrioli, surtout dans le quartier de l’Aigle Fier. Néanmoins, comme la ville touche les montagnes, elle profite d’une abondance de bois résistants non loin qui donnent du fil à retordre aux bûcherons. L’artisanat du bois est par conséquent en perpétuelle éclosion, et semble être le plus rentable. Ces travailleurs ne manquent jamais de demandes et s’exercent en permanence. Le peuple andriolois aime contempler leur art, si bien qu’il n’est guère rare de voir se pétrir des habitants aux abords des établissements dédiés aux artisans du bois.
D’une richesse vagabondant dans la moyenne, Andrioli essaie de tenir un niveau de vie correct. Pourtant, c'est la Cendrée qui ternit l'ouvrage, avec son état de pauvreté. En contraste, l'Eclat Doré possède un excellent taux de richesse.
En réalité, la criminalité au sein de la cité diffère distinctement selon les quartiers que l’on aborde. Par exemple, à l’Eclat Doré, on ne pourra pas même en frôler du doigt, tandis qu’elle est bien plus présente à la Cendrée, et fait partie intégrante de la Sussureuse. Cela engendre une lourdeur dans la différence des atmosphères selon les lieux fréquentés. Les autres zones de la cité ne flirtent pas avec le danger.
A l’instar de la criminalité, la garde ne porte pas le même nombre de ses soldats dans toutes les parties d’Andrioli. Elle en place un nombre conséquent à l’Eclat Doré, puisque sa population riche les paie grassement et assure la plupart de leurs dépenses, tandis qu’on en trouve peu à la Cendrée -et encore faut-il ne pas les voir, puisqu’ils sont majoritairement tous corrompus. Plus d’un étranger est froidement surpris lorsqu’il s’aventure à la Sussureuse, car aucun garde ne s’y situe, faute de ne pas contrôler ce qu’il advient là-bas. Dans les autres quartiers, les soldats sont équitablement répartis.
Andrioli est réputée pour sa diversité fulgurante. Elle abrite habitants, étrangers, et Andriolois natifs depuis des générations. On observe alors une mentalité plus élargie et tolérante pour une partie de la masse populaire. Chacun cohabite avec l’autre tant que le respect demeure. Un dicton y est connu par tous : « Ville de la chance, accueille ton prochain sans doléance. » Néanmoins subsiste une étincelle de tension entre les Andriolois de pure souche et les étrangers, qui considèrent qu’ils tentent de chaparder leur ville. Cependant, ils ont conscience de ce qu’ils leur apportent et la manière dont ils les font prospérer, alors ils les acceptent malgré tout.
Moult habitants revendiquent tout de même leur appartenance au Royaume montelan et se voient nourrir de violentes tensions entre les deux peuples cohabitant dorénavant.
D’aucun diront que la gastronomie d’Andrioli est particulière, voire repoussante. Ceux qui s’attellent à aller au-delà des apparences rencontrent des goûts surprenants, dans le bon … et le mauvais sens du terme.