Située sur la pointe Sud de l’empire de Hennequince, la cité de Mortigneux se veut demeurer un lieu fortement marqué par l’infertilité des terres environnantes, celles-ci portant la sévère emprunte de la morsure du froid.
Ainsi écrasée sous un climat tout au plus rude, la cité de Mortigneux aurait pris place sur le flanc d’un maigre relief que l’on nomme aujourd’hui la Crête Importune. Aujourd’hui
éloignée des côtes de l’Est ayant fait l’objet d’une grave épidémie en l’an 486, celle-ci se serait vue relativement épargnée par ces maux meurtriers. Ainsi seuls de rares cas auraient ainsi été déplorés parmi la population de Mortigneux.
La cité de Mortigneux s’est vue se développer sous l’égide de la maisonnée De Cavaudet s’étant affirmée telle qu’une noble lignée de puritains révulsant quelconque recours à la dotation. Progressivement, Mortigneux fût essentiellement composée d’individus conservant un pareil courant de pensée afin que la cité naissante puisse ici se prétendre telle que véritable lieu primaire où nulle dotation enjoliverait les conditions de vie du peuple. S’étant alors établie en les terres les plus reculées du continent hennequin, il fût clair que la maisonnée De Cavaudet tentait de prendre position afin de faire valoir l’ouvrage naturel et primitif dont l’homme pouvait être capable sans recourir à l’oisiveté de la dotation que l’on jugerait nocive.
Ainsi, nulle culture ne fût établie à l’aide de quelconque doté. L’on se contenta des fruits de la pêche et des rares végétaux consommables que les terres glaciales pouvaient offrir.
L’on remarque une particulière prédominance du courant de pensée des puritains au travers de la cité ; ceux-ci s’étant progressivement étendu sous la gouvernance de la maisonnée De Cavaudet considérant que le Grand Froid ayant touché les terres hennequines n’est que conséquence de la dotation.
La cité de Mortigneux tend à une certaine auto-suffisance, celle-ci s’échinant à développer une agriculture propre au climat local permettant ne serait-ce que de nourrir le peuple dans sa globalité.
Le quartier d’Ancrage demeure le premier quartier faisant face à la grande herse perçant les hautes murailles de la cité. Se dressent ainsi en son cœur diverses demeures aux fondations de pierre et aux murs de diverses essences de bois. Les édifices se voient ici essentiellement composés de boiseries tandis que les charpentes sont parées de tuiles et ardoises aux teintes violacées.
La population du quartier d’Ancrage se verrait en majeure partie constituée de paysans et artisans du bois ; ceux-ci oeuvrant en les scieries au dehors des murs de la cité ainsi qu’en les maigres vergers parant les quelques hectares environnants. Si les cultures céréalières et légumières se veulent délicates à entretenir de par le froid, la volonté des puritains à se démener sans l’apport de la dotation se traduisit par l’exploitation d’arbustes et végétaux résistant au gel. Ainsi l’on retrouve aujourd’hui une forte concentration d’érables et de plantations de choux, pommes de terres, navets fourragers et légumes verts en les quelques cultures prospérant tant bien que mal sur les pourtours de la cité.
En contrepartie, le labeur des terres se verrait cependant davantage complexe et éreintant ; les sols se voulant difficiles à retourner et entretenir. L’hiver, l’on aurait recours à la saumure afin de conserver moult légumes tandis que les récoltes se verraient davantage espacées et moins fructueuses. Il serait ainsi commun que de préparer de vastes réserves de denrées impérissables afin de pouvoir supporter toute la saison glacière.
C’est au cœur d’une maigre place venant articuler les différentes ruelles composant le quartier d’Ancrage qu’un modeste autel à la gloire des déités du panthéon fut édifié. Celui-ci se voit régulièrement fleuri et entretenu.
L’Allée des Vergers se voit ici bordée de modestes palissades internes constituant de faibles frontières avec le quartier d’Ancrage. La majorité des bâtisses demeurent ici constituées de galets colorés cimentés par une quantité de plâtre tandis que l’ossature même des quelques demeures se voit façonnée de bois. Les édifices et boutiques les plus aisées se verraient aujourd’hui délicatement ouvragées ; portant ainsi diverses fioritures gravées en le bois les composant. De lourdes enseignes et bannières au nom des quelques échoppes locales viennent finalement obscurcir les hauteurs du quartier ; s’agitant paisiblement au gré de la brise. L’on dit que l’Allée des Vergers se voit scellée par deux vastes tavernes accueillant marchands et artisans locaux exécutant leurs interminables allers et retours au travers de la cité ; les quartier des Vergers se voyant là un carrefour entre les différentes allées voisines.
De maigres marchés seraient organisés une fois au début de chaque saison afin que divers marchands extérieurs puissent porter leurs ressources et denrées à la cité. Ainsi les nombreux artisans du bois oeuvrant en Mortigneux se voient capables de proposer à la vente leurs nombreuses œuvres dont certains marchands feraient l’acquisition afin de porter le tout vers les cités les moins riches de boiseries.
Une ample caserne regroupant les quelques hommes d’armes prendrait place au sein de l’allée des Vergers afin de marquer la liaison avec le quartier de Grenat. Celle-ci se voit relativement peu active et écrasée sous les exactions de milices improvisées regroupant les puritains les plus extrémistes. En effet, quelques groupuscules de puritains ayant régulièrement recours à la violence terrorisent les quartiers une fois la nuit tombée au travers de rudes traques de dotés et fervents adeptes de la dotation. L’on nomme ces sinistres chevauchées au travers de la cité et de ses environs le cortège macabre. Hommes et femmes aux idéaux les plus extrêmes quant-à la nécessité de bannir les dotés se réuniraient en des lieux tenus secrets afin d'exécuter le jugement personnel d’individus étant soupçonnés d’avoir recours à la dotation. Une fois l’individu jugé coupable, l’on le condamnerait à l’exil ou la mise à mort. Celui-ci se verrait dans de nombreux cas pendu au grand pont liant le Quartier de Grenat à l’Allée des Vergers. Convaincus qu’ils oeuvrent pour la sauvegarde de leurs terres et de leur foyer, les membres de ces organisations considèreraient leurs crimes tels que sacrifices nécessaires et reconnu par la déité de l’Ordre ayant répandu le Grand froid sur le Continent Hennequin.
Le Quartier de Grenat vient largement surplomber les quartiers voisins, ainsi édifié à flanc de montagne tandis que de sinueuses ruelles viennent serpenter ces quelques reliefs. C’est en son cœur seulement que l’on édifia un somptueux sanctuaire en l’honneur de la célébration des déités du Panthéon Hennequin. Composé d’immenses blocs de pierre blanchâtre et ainsi surmonté de moult ornements et gravures ; l’on pourrait y remarquer les multiples runes étant affiliées aux déités tandis que de plus modestes idoles de marbre y trôneraient discrètement. De nombreux habitants et marchands locaux feraient halte en ce sanctuaire-ci afin d’y faire offrandes et d’y accorder prières avant de regagner les quartiers voisins.
La population peuplant le Quartier de Grenat se verrait essentiellement composée de bourgeois, riches alleutiers et de la noblesse locale. Ainsi auraient été édifiés de conséquents manoirs afin d’y accueillir le peuple se faisant le plus riche, ceux-ci bordant diverses boutiques luxueuses telles qu’ateliers d’apothicaires, parfumeries et ateliers de haute-couture. Le palais accueillant les hautes-instances de la cité et ses courtisans prendrait place au bout de l’allée principale où s’articulent quelques dizaines de riches bâtisses.
Si les cultures locales ne peuvent permettre le développement d’un prospère commerce, l’artisanat du bois quant-à lui vient aisément galvaniser les différentes transactions entre les cités frontalières. Les bourgs ne jouissant d’une particulière proximité avec de conséquents bois se voient ainsi les premiers lieux étant ravitaillés par la cité de Mortigneux.
Si l’artisanat du bois a su se développer convenablement au travers de la cité, l’on dit que l’océan peut lointain favoriserait à son tour l’élaboration de quelques maigres barques et bateaux de pêche.
Quelques forges parviendraient à leur tour à produire assez d'œuvres de fer afin de les proposer aux quelques cités environnantes.
Profitant d’un cadre relativement riche en conifères et feuillus, les terres de Mortigneux se voient offrir diverses espèces d’arbustes permettant une relative autosuffisance quant-aux denrées nourricières nécessaires à la cité. La pointe orientale du Continent Hennequin est ornée de moult érables et arbustes à baies dont l’on fait de riches sources de denrées alimentaires. Les feuilles d’érable ainsi que ses samares se voient régulièrement consommées, crues comme cuites. L’écorce intérieur de ces arbustes quant-à elle se veut ainsi réservée à la confection de tisane. Les saisons douces permettent tout de même la culture de navets, choux et légumes verts ainsi que pommes de terre. La pêche dans l’océan voisin se veut quant-à elle relativement fructueuse, les espèces telles que : mulets sauteurs, crabes verts, truites, saumons, oursins et crénilabres ainsi que seiches.
Quoique gardée par les hommes d’armes demeurant en la caserne locale, divers larcins et violentes exactions sont cependant perpétrées de manière relativement fréquente en la cité de Mortigneux. Les groupuscules de puritains se voulant les plus extrémistes sont ici les principaux facteurs de criminalité, ceux-ci s’activant à réprimer dotés et adeptes de la dotation sans que la garde locale n’ait donné son aval.
Les traques nocturnes visant à débusquer et pourchasser les dotés présumés se font ainsi relativement régulières. Peu des auteurs de ces délits se verraient condamnés du fait de leur anonymat conservé de par leur conséquent accoutrement couvrant corps et visage afin que l’on ne puisse les identifier. Si ces individus se voient bel-et-bien conscients de l’illégalité de leurs actes, ils ne demeurent pas moins convaincus qu’ils agissent noblement vis-à-vis de la sécurité de la cité.