Laisne-Auvigna se trouve dans la partie nord-ouest d’Hennequince, et se voit être une cité côtière, ainsi sujette aux vents frais marins apportés depuis le lointain inconnu par delà les mers.
L’histoire de la cité a débuté sobrement, l’intérêt de la ville, lorsqu’un hameau fût fondé à cet emplacement, n’était alors que le transport maritime de marchandises le long de la côte ouest d’Hennequince. Ses deux fondateurs d’alors, Gilbert Lelaisne et Victor Auvignon, dont les noms ont inspiré plus tard celui de la ville en leur honneur, prirent beaucoup de temps à faire aboutir le projet. De nombreuses complications furent à déplorer, notamment sur le plan de l’organisation, les ressources nécessaires à la construction du bourg mirent du temps à parvenir et la main d'œuvre ne fut pas des plus productives.
Finalement, les deux fondateurs de la ville laissèrent leur place à la tête du projet à Lioric Paravel, un homme de bonne famille désireux de faire aboutir les idées proposées par les fondateurs. Pendant de longues années, la ville fut sous la coupe de la famille Paravel, qui fit prospérer le lieu. Les héritiers de Lioric investirent beaucoup de temps et d’argent et ainsi prit pleinement forme la cité de Laisne-Auvigna. Il est reconnu que l’époque où les Paravel dirigeaient la ville fût la plus prolifique qu’elle n’ait jamais connue. Néanmoins, le fort autoritarisme exercé à l’époque par la famille ne fut pas du goût de tous, c’est ainsi qu’un coup d’état eu lieu. Le gouverneur Rivelin Paravel, descendant direct de Lioric ainsi que son frère et second Darbert, furent pendus. La demeure familiale incendiée, avec les familles à l’intérieur. Des rumeurs courent sur la possibilité que les deux fils de Darbert ont pu en réchapper, leurs corps n’ayant pas été retrouvés, cependant selon d’autres les jeunes hommes ont connu un sort plus tragique encore dans leur fuite.
Suite à la déchéance des Paravel, il fût décidé d’établir un Conseil à la tête de la cité. Composé de cinq membres élus pour dix années, le Conseil a les pleins pouvoirs sur la ville, prenant les grandes décisions par vote à la majorité. Cependant, il est aujourd’hui un fait notoire que le Conseil n’est pas insensible à la corruption, et la justice en ville, qui dépend du Conseil, semble obéir aux lois de la pègre qui détient le véritable contrôle politique. Les avantages s’achètent à Laisne-Auvigna, ce sont ainsi les plus aisés qui profitent et paient pour des titres, des immunités ou pour être entendus par les grandes instances.
Aujourd’hui, Laisne-Auvigna et surtout reconnue pour les attractions qu’elle fournit, notamment sur les jeux d’argent, les plaisirs charnels et autres stimulants dont raffolent les artistes. Un dicton existe à propos de la ville : “Viens ici remplir ta bourse d’or, mais prends garde ou la chaude-pisse sera ton seul réconfort”.
De loin le point principal de la ville. Le principal but de ce quartier est d’attirer les voyageurs, de nombreuses auberges et presque autant de bordels s’y trouvent. C’est dans celui-ci que prennent place la majeure partie des jeux de hasard qui ont fait la réputation du bourg. Des événements sont même fréquemment organisés afin d’attirer les parieurs et joueurs par centaines. Certains établissements plus réputés fonctionnent même par liste et n’acceptent que les gros joueurs, le plus connu de tous répondant au nom de l’Or Dormant. Ce dernier est surtout fréquenté par les plus grosses fortunes et en a ruiné plus d’une. Son gérant, Stanislas Belvert, serait aujourd’hui devenu l’une des personnes les plus riches de tout Hennequince.
Le quartier a été construit avec de longues et larges rues, ponctuées de demeures richement décorées qui viennent entourer les auberges et établissements qui font la renommée de Laisne-Auvigna. Cependant, malgré la beauté extérieure du quartier, il est connu de tous les habitants que cette façade cache en réalité un côté hideux. Les rares petites ruelles ainsi que les caves d’auberges sont souvent le lieu de règlements de comptes ou la dernière place que verra un mauvais payeur endetté jusqu’au cou.
C’est aussi dans le quartier de la Bonne Fortune qu’est située la caserne de Laisne-Auvigna. Bien que de celle-ci soit toujours bondée, peu y obtiennent réellement satisfaction. La garde semble toujours surchargée, les problèmes mineurs sont vite oubliés et les majeurs fréquemment couverts par de la corruption. Le Capitaine actuel, Emile Loincourt, un homme jugé par la plupart comme avide et égoïste, tient son poste depuis presque une dizaine d’années désormais. Les rumeurs à sont sujet sont nombreuses, impuissance, corruption et même folie, mais sont pour la plupart sans véritable fondements.
Forcément un emplacement important pour une ville côtière telle que Laisne-Auvigna, le quartier portuaire abrite logiquement le port de la ville, assez petit et finalement peu entretenu, celui-ci offre le meilleur point de liaison entre le bourg et le reste d’Hennequince. Les routes étant longues et parfois difficiles à emprunter pour y accéder par voie terrestre, c’est le plus souvent le long des mers que circulent les marchandises et voyageurs. La faible taille du port pose cependant problème, c’est ainsi que la baie entourant les quais est bondée de navires ayant lâché l’encre, en attente pour nombre d’entre eux de pouvoir accoster pour leur entretien. Le prix d’accostage est donc excessivement élevé, car la demande est très forte;
Tout un système a été mis en place aussi, avec des petites embarcations spécialisées dans les trajets entre la baie et le port pour faire acheminer les ressources et personnes qui doivent débarquer. Ce service est bien sûr lui aussi payant, car tout se paye à Laisne-Auvigna.
C’est ainsi le plus souvent la première chose que découvrent les arrivants en ville, l’entrée principale du bourg située au quartier de la bonne fortune donnant sur les champs est quant à elle plutôt empruntée par les habitants eux-mêmes. On débouche alors sur un quartier très animé et bruyant, où tout le monde semble s’affairer. Les bicoques qui s’y trouvent sont pour la plupart assez petites, faîtes de bois sombre et modestes. Les pêcheries y sont nombreuses et les quelques auberges du quartier offrent des soirées certes moins impressionnantes que celles du quartier voisin mais qui sont pour ravir les locaux néanmoins.
Coin le moins mouvementé de la ville, le quartier Iesien, dont le nom se veut être un hommage à la divinité des mers, Iesis, se trouve dans le coin le plus reculé de la ville, en son côté nord. Là se trouve la cathédrale de la cité, où se réunissent les modérés qui prient pour qu’un jour la ville soit sauvée de ses maux. La dotation y est évoquée comme un espoir, comme une possibilité de sauver un jour le peuple de Laisne-Auvigna.
Trônant à quelques pas de la cathédrale se trouve l'Hôtel de Ville, où se réunit le conseil de la ville. Il est réputé que cet emplacement n’était pas dû au hasard, Lioric Paravel aurait ainsi pensé la ville pour que la religion et la politique soient en collaboration, et ce fût le cas pendant un temps. Aujourd’hui cependant, une certaine tension semble être perçue entre les deux bâtiments se faisant face. La religion n’approuve plus la politique de la ville que tout le monde sait être en réalité menée par la pègre.
Le faubourg de Ghislain est un quartier qui n’est pas reconnu officiellement par les autorités de la ville. Il se trouve même en dehors des remparts, presque caché par ceux-ci, au plein nord de la ville, derrière le quartier Iesien. C’est en réalité un tas de petites cahutes entassées ensemble qui, vu de loin, donne l’illusion qu’une masse sombre fait le siège de la cité. Son nom proviendrait tout simplement de l’homme qui fût le premier a ériger une piteuse demeure à cet emplacement, suivi ensuite par d’autres dans la même précarité que lui. Yves Ghislain, car tel était son nom, était connu comme étant un soutien de la famille Paravel, ruiné et tombé en disgrâce après la chute des Paravel.
Les habitants du taudis sont d’une pauvreté excessive, qui contraste avec le mode de vie connu dans le quartier de la bonne fortune. On y retrouve les ruinés ayant tout perdu aux jeux d’argent, les habitants sans-métier ou les plus pauvres paysans. La vie y est tellement décalée comparée au reste de la cité que l’on croirait être dans un tout autre lieu. La criminalité y est forte et les cadavres s’y font nombreux, que ce soit par la faim ou par la lame les probabilités d’y mourir sont élevées. C’est aussi cela qui pousse tant de ses occupants à se tourner vers la pègre qui leur offre l’emploi qu’ils désirent tant.
S’y trouvent aussi des groupes, s’armant comme ils le peuvent, menés par des hommes et des femmes qui décrient l’opulence des plus riches. Il ne serait pas surprenant qu’un jour, le tout vire en conflit armé car les tensions montent et les faubouriens, qui représentent une part non-négligeable de la population de Laisne-Auvigna, pourraient ne plus accepter leur sort.
Bien que le domaine maritime offre de véritables apports économiques, la principale rentrée d’argent de la ville repose sur les distractions qu’elle offre. La pêche n’est ainsi que le second plus gros apport de richesses pour Laisne-Auvigna. La ville n’hésite cependant pas à user du commerce fluvial, important tout ce dont elle a besoin depuis les autres villes d’Hennequince notamment pour ce qui touche au textile. La contrebande est aussi très influente dans l’économie du bourg, les criminels n’hésitent pas à s’introduire sur les navires de la baie pour y dérober des cargaisons ou encore à offrir aux marchands de passage le rôle de receleur. C’est ainsi que Laisne-Auvigna est réputée pour son commerce et il est notoire que pour obtenir des objets parfois rares ou précieux à bon prix, la pègre de la cité est le contact parfait.
Le principal intérêt de la ville repose sur ses ressources maritimes rares. Pendant longtemps la ville était connue pour ses perles que l’on trouvait en abondance à proximité. Aujourd’hui il est devenu plus difficile de s’en procurer mais les pêcheurs de perles parviennent toujours à en produire assez pour attirer les commerçants extérieurs.
C’est aussi dans les hautes mers de l’ouest que l’on trouve des créatures marines assez rares pour lesquelles il est possible de tirer de bon prix. Il est possible de citer notamment le thon jaune, une variété trouvable nulle part ailleurs et qui a un goût très prononcé dont raffolent de nombreux individus.
Laisne-Auvigna n’est pas réputée pour sa grande sécurité, la pègre y règne, tirant les ficelles derrière les grands établissements de jeux de hasard ou lupanars. Les meurtres et vols y sont nombreux et de petits groupuscules armés se regroupent peu à peu dans ce qui devient des milices, toujours plus dangereuses et facilement achetables. La ville repose sur un équilibre très instable aujourd’hui et les riches se plaignent des vols dont ils sont victimes tandis que les pauvres se plaignent de l’opulence des plus aisés. Si bien que ce n’est plus la garde qui garantit la sécurité de la populace mais plutôt le fait de se placer sous la protection des meneurs de la criminalité.