En 892, l’ost du roi Marcival écrase les dernières troupes du seigneur de Hainot, unifiant de facto le continent sous la bannière de Hennequince. Mais, deux ans plus tard, l’apparition d’un chef rebelle, Naudet, se disant affilié à la seigneurie de Hainot embrase la région. Les caravanes marchandes sont harcelées, les symboles de la royauté de Hennequince foulés au pied et la population locale a tendance à trop embrasser la cause rebelle pour Marcival Ier. La réponse du pouvoir est immédiate avec l’envoi du gonfalonier Ancelin et ses 2000 fantassins, qui ont carte blanche pour faire cesser les troubles. Mais l’ennemi est insaisissable et disparaît dans la Nature à chaque fois que le contingent de Hennequince est repéré ; après la destruction par le feu de plusieurs villages, Ancelin retourne à Chasteau-Levallac persuadé que la rébellion est matée. Les premiers mois lui donnent raison puisque aucune attaque n’est recensée… le tout s’avérant être une ruse de Naudet qui relance ses troupes à l’assaut des routes à la fin de l’hiver 895. Il n’en faut pas plus pour que l’empereur Marcival Ier prenne la tête d’un ost conséquent et fasse route vers Hainot, installant son camp de base au pied d’une petite chaîne de montagne.
Sa première décision est de réunir les chefs des villages aux alentours et de constituer des otages. Bien renseigné par ses espions, l’empereur a fait capturer les deux neveux de Naudet, qu’il souhaite utiliser pour attirer le chef rebelle dans un piège. Ce dernier mord à l’hameçon et pensant négocier le retour de ses neveux se rend à un carrefour… où l’attendent plusieurs dizaines de fantassins impériaux dissimulés. Naudet et sa suite sont abattus par des volées de flèches à leur arrivée, tandis que ses neveux sont égorgés. Jugeant la région de Hainot peu sûre, même après l’assassinat de Naudet, Marcival Ier décide de pérenniser son camp en y laissant une petite garnison, qui sera à même de réagir si d’autres troubles secouent la région.
L’établissement de cette garnison et de la foule des services liés profite grandement à la petite localité de Hainot, qui voit sa population doubler en quelques semaines. Le bourg demeure néanmoins très dépendant de la qualité des récoltes et ne peut pas compter sur un artisanat très développé.
Le camp en lui-même, d’une superficie de deux hectares, est entouré d’une palissade de bois avec une tour de guet placée tout les cinquante mètres. La construction du complexe a exercé une forte pression sur la forêt aux alentours, mais a permis de dégager une zone de presque un demi-kilomètres entre les fortifications et les frondaisons, empêchant un éventuel ennemi de s’en approcher trop près de manière discrète. La pérennisation du camp a fait disparaître la mer de tentes de toutes les couleurs d’abord installée, vite remplacée par des bâtiments « en dur » de très grande dimension. Ainsi, le véritable centre névralgique du camp se trouve en son milieu avec « la grise », une simple habitation regroupant les officiers supérieurs commandant la garnison. Lors de l’automne et de l’hiver, la vie dans le camp est rendue difficile par les fortes précipitations qui transforment les routes en fondrières, malgré la disposition de madriers et des précautions individuelles. Enfin, une source aménagée fournit l’eau potable, et deux grands réservoirs souterrains permettent à la garnison de pouvoir compter sur deux mois de siège.