Les guerres successives et les traitements viscéraux de la lèpre ont apportés à la chirurgie des savoirs précis, en Septentrion comme en Hennequince, ces praticiens se prêtent à un ensemble de mesures préventives afin de limiter les risques d’infections et de garantir la sécurité du patient lors de leurs interventions. En l’Empire de Hennequince, où les connaissances médicales et alchimiques sont rigoureusement encadrées par les enseignements du Panthéon, la prophylaxie se veut à la croisée des savoirs empiriques et des rituels religieux.
La prophylaxie chirurgicale repose sur plusieurs axes majeurs :
- Purification du praticien : Le chirurgien s'applique à l'immersion de ses mains dans une solution antiseptique puis les savonne jusqu'au coude et les rince. Ensuite, il va pratiquer un brossage rigoureux de celles-ci avec des cristaux de sel gemme trempés dans une solution de vinaigre radical. La friction de ses doigts et de ses ongles sur une pierre de souffre clos la phase de lavage. Le chirurgien va finalement tremper ses mains dans une infusion chaude pour rincer le vinaigre, il les sort de la solution pour les laisser sécher avant l'opération.
- Désinfection des instruments : Chauffage au brasier, passage dans une solution de sel ou de putriflorine permettent la désinfection des instruments, capitale à la réussite des opérations. Une pratique courante des chirurgiens militaires, des chirurgiens de bord ou itinérant est de transporter ces outils dans des bocaux remplis de ces solutions pour les garder toujours prêts.
- Préparation du patient : Le patient est préparé en amont de l'opération, une infusion veineuse à base d'une solution de prophylaxie composée de putriflorine et parfois d'aurifère régente lui est administrée, il doit être à jeun de douze heures et avoir été lavé intégralement avec une solution antiseptique en amont de l'opération. C'est un moment parfois employé par les clercs pour purifier le patient avant l'intervention, notamment dans le Completionem avec l'onction rituelle.
L'anesthésie n'est pas une science à part entière en Hennequince mais fait partie intégrante de la pratique chirurgicale. Elle a pour but d'inhiber ou d'annuler les effets de la conscience, de la douleur et/ou de la réponse musculaire pour la bonne pratique d'une chirugie.
Ce sont souvent les chirurgiens qui prescrivent aux herboristes, alchimistes et apothicaires le mélange anesthésiant nécessaire à leurs opérations. Celui-ci peut comprendre des anesthésiants locaux tels que la solution de tympane ou des produits plus complexes dans le cadre d'opérations plus longues ou douloureuses (le laudanum est souvent associé à la hirpicine et au caprium laiteux dans ces cas pour former ce que l'on appelle le lait d'anesthésie).