L’épidémie de choléra et la persistance de la lèpre et des maladies contagieuses a muni la médecine, en Hennequince comme en Septentrion, d'une solide connaissance de la prophylaxie et a poussé les mœurs, soutenues par le corps médical, clérical et parfois même les personnalités gouvernantes vers une intégration quotidienne des mesures d'hygiènes. La riche tradition médicale et ses remèdes éprouvés par le temps, les expérimentations nouvelles porteuses d'espoir pour l'avenir et le développement de la récente science alchimique développent une grande variété de pratiques prophylactiques.
Les épidémies, comme le choléra qui a frappé l'Empire, sont perçues comme une manifestation de déséquilibres divins par certains pairs adjuteurs qui organisent pour les contrer des processions de purification. Ces processions, souvent en l'honneur de Cimerin qui règne sur le cycle des saisons sont l'occasion de crémations de camphres et d'encens au travers les rues et les champs. Les croyants des villes côtières y associent Iésis tandis que ceux se trouvant dans les hauteurs des montagnes sont plus enclins à implorer aux vents favorables de Vyara de chasser le mal.
Il est traditionnel, au cours de ces fêtes de porter offrande aux soignants de sel, d'argent et de vin associés traditionnellement à la guérison du fait de leur utilisation fréquente dans la pratique médicale.
Influencés par les recommandations de l’Épistème de Farhas, les gouvernants septentrionaux sont plus enclins à imposer des quarantaines rigoureuses dans les zones touchées par la maladie. Les malades sont transportés dans des lazarets, où des "cloches de pestilence" signalent leur présence. Cette atmosphère, en décalage avec le faste des célébrations hennequines est associée à une crainte accrue de la part des population à l'égard des mesures issues de l'épidémie plutôt qu'à l'égard de la maladie elle-même. Se dessine alors davantage une tendance à cacher les symptômes des maladies qu'à les déclarer ce qui peut, paradoxalement, accroître la mortalité des épidémies.
Certaines personnes particulièrement superstitieuses pensent que le port d'une amulette peut les protéger du mal à venir ou ambiant. Cette pratique touche toutes les castes et religions. Ainsi seront si bien trouvables des amulettes à l'effigie de déités du Panthéon ou à leurs attributs que d'autres à l'effigie de Prospertia et renfermant parfois l'eau de l'onction.
Les bains savonneux à base de plantes sont une pratique courante qui a remodelé le paysage des villes et village en y laissant fleurir des tentes blanches abritant des bassines. L'influence de la théorie des miasmes a renforcé cette pratique en portant les médecins du Continent à son soutien. C'est souvent un lieu de constatation de l'état général de la population.
Depuis l'épidémie de choléra, les villes mettent en œuvre des efforts collectifs pour nettoyer les rues. Les débris et déchets organiques sont brûlés ou utilisés pour le compost dans les campagnes environnantes. Des fosses de chaux vive sont installées pour décontaminer les eaux usées. Les sources naturelles sont protégées, leur préservation est un intérêt vital pour les gouvernants.